D. M. Dembélé Explique Les Causes De La Pauvreté A Sarkozy

[Mérikama]

E- L’Afrique, la France, l’Europe et les APE

S’adressant à la "jeunesse africaine", M. Sarkozy lui lance cette apostrophe :

Vous voulez une autre mondialisation, avec plus d’humanité, avec plus de justice, avec plus de règles. Je suis venu vous dire que la France la veut aussi. Elle veut se battre avec l’Europe, elle veut se battre avec l’Afrique, elle veut se battre avec tous ceux, qui dans le monde, veulent changer la mondialisation. Si l’Afrique, la France et l’Europe le veulent ensemble, alors nous réussirons.

Seulement, ce que la jeunesse africaine constate, c’est une France et une Europe qui verrouillent leurs frontières et étendent même leur dispositif de surveillance et de répression, "Frontex", aux côtes africaines, comme le Sénégal. Ce que la jeunesse africaine voit, c’est la criminalisation et la traque de jeunes Africains dits "clandestins" jusque dans leur domicile pour satisfaire les quotas d’expulsions décidés par le gouvernement français. Ce que la jeunesse africaine constate, c’est que la France et l’Europe cherchent à renforcer les politiques qui détruisent les entreprises domestiques en Afrique et accélèrent le transfert de ressources de l’Afrique vers le vieux continent, politiques qui contribuent à fermer ainsi toutes perspectives d’épanouissement des jeunes Africains dans leurs propres pays.

Et cette situation va tout simplement empirer avec la signature des accords de partenariat économique que l’Union européenne veut coûte que coûte imposer à l’Afrique. Ces accords qui visent à établir le "libre-échange" entre les pays africains et la première puissance commerciale du monde, dont le revenu moyen par habitant est plus de quarante fois supérieur à celui de toute l’Afrique, vont détruire à une échelle sans précédent l’agriculture africaine et ruiner toute possibilité d’atteindre la souveraineté alimentaire "conseillée" par M. Sarkozy. Et la politique agricole commune de l’Union européenne sera un des instruments de cette destruction.

Mais ce n’est pas seulement le secteur agricole qui est menacé par les APE. Le peu d’industrie qui restent encore dans les pays africains risque tout simplement de disparaître, accélérant ainsi la désindustrialisation de l’Afrique entamée par les programmes d’ajustement structurel.

D’ailleurs, un haut fonctionnaire de la Commission européenne l’avoue sans ambages dans ce passage rapporté par l’ONG Oxfam :

Alors que la libéralisation du commerce pourrait encourager les consommateurs à acheter des produits [à des prix abordables], elle pourrait aussi accélérer l’effondrement du secteur manufacturier moderne de l’Afrique de l’Ouest

Oxfam International, Unequal Partners …, op. cit., p. 5

En réalité, c’est toutes les possibilités d’industrialisation du continent qui seraient en péril si l’Union européenne arrivait à imposer sa volonté aux pays africains.

En effet, en insistant sur l’inclusion des politiques liées aux investissements, à la concurrence et aux marchés publics, connue sous le nom de "questions de Singapour", l’Union européenne cherche à priver les pays africains d’un instrument essentiel dans la définition et la mise en œuvre de politiques destinées à promouvoir leur industrialisation. C’est parce que ces politiques représentent un enjeu fondamental qu’elles ont été rejetées par les pays ACP et les autres pays du Sud au sein de l’Organisation mondiale du commerce en septembre 2003, au Mexique.

Malgré ce rejet, la commission européenne a profité des négociations sur les APE pour les réintroduire, dans le but de faire revenir les pays africains et les autres membres du groupe ACP sur leur décision. Mais tous ces pays ont réitéré leur ferme opposition à l’inclusion des questions de Singapour dans les APE. Qu’à cela ne tienne : pour la Commission européenne, les APE ne sont pas envisageables sans la libéralisation des investissements : "Il n’y aura pas d’APE sans règles sur les investissements et une totale réciprocité" [Ibid., p. 6].

Ce que l’Union européenne cherche, c’est à acquérir un avantage décisif pour ses investissements par rapport à leurs concurrents potentiels en Afrique. C’est pourquoi la Commission européenne voudrait que soit inclus dans les APE le principe de "non-discrimination" pour les investisseurs européens. Cela veut dire que les pays africains seraient obligés de traiter ces investisseurs comme ils traiteraient leurs propres nationaux. Autrement dit, les investissements européens bénéficieraient des mêmes avantages que ceux que les gouvernements africains pourraient accorder à leurs nationaux.

Si une telle clause venait à passer, les pays africains renonceraient à réguler les investissements étrangers, à imposer des conditions minimales, telles que des limites sur la participation étrangère au capital d’une entreprise, l’obligation d’employer un certain pourcentage de main-d’œuvre locale, l’utilisation de ressources locales, etc.

Une autre grave conséquence serait que les investisseurs étrangers auraient le droit de poursuivre un gouvernement africain dans le cas où celui-ci prendrait une décision que l’investisseur jugerait "discriminatoire" ou nuisible à ses intérêts !

Comme on le constate, cette insistance sur l’inclusion des questions de Singapour reflète la volonté de l’Union européenne de priver les pays africains des mêmes instruments que l’Europe, les Etats-Unis et les autres pays industrialisés avaient utilisés durant leur phase d’industrialisation.

En fait, l’expérience historique montre que les pays n’entonnent la mélodie du "libre-échange" et de la libéralisation que quand ils sont en position de force par rapport à leurs concurrents [Ha-Joon Chang, "Du protectionnisme au libre-échangisme : une conversion de façade", Le monde diplomatique, juin 2003].

Ainsi donc, en plus des autres conséquences analysées plus haut, les APE, sous leur forme actuelle, représentent-ils une menace majeure pour le développement à long terme de l’Afrique. Cela explique, entre autres, la levée de boucliers quasi unanime de la part des dirigeants et des peuples africains.

Une autre explication non moins fondamentale de ce rejet, c’est la grave menace que représentent les APE pour l’intégration et l’unité du contient africain. Et pourtant, les dirigeants européens, comme M. Sarkozy, multiplient les "assurances" sur leur "soutien" à cette unité. M. Sarkozy affirme même sans sourciller :

La France souhaite l’unité de l’Afrique, car l’unité de l’Afrique rendra l’Afrique aux Africains.

Et pourtant le monde entier est témoins des pressions et chantages de l’Union européenne pour briser l’unité et la solidarité des pays africains en proférant des menaces à l’égard des pays pour amener chacun d’eux à signer des "accords intérimaires" séparés sur l’ouverture des marchés.

Un tel chantage a mis en péril l’intégration sous-régionale, qui est l’un des piliers de l’unité africaine. De l’avis de nombreux observateurs, il y a de grands risques que les APE sous leur forme actuelle renforcent les tendances extraverties des économies africaines, au point que certains n’hésitent pas à parler d’une possible "désintégration" en cas de signature des APE.

En vérité, l’unité de l’Afrique n’est ni dans l’intérêt de la France, ni dans celui de l’Europe. Leur intérêt est de maintenir sa balkanisation pour l’affaiblir et continuer à la dominer, car la vraie unité de l’Afrique débouchera inévitablement sur son émancipation et la fin du pacte colonial.

En conclusion, le débat sur les APE montre clairement que l’Union européenne cherche à en faire un instrument de recolonisation totale de l’Afrique. Alors, si M. Sarkozy est "sincère", il a une bonne occasion de le prouver en persuadant ses pairs européens d’écouter les voix des peuples et dirigeants africains qui, unanimement, rejettent les APE sous leur forme actuelle.

Dès lors que la France et l’Europe ont pris la décision d’aggraver les conditions économiques et sociales des pays africains, comment espèrent-elles voir les pays retenir leurs citoyens, surtout les plus jeunes d’entre eux ? Dans le contexte actuel, l’appel de M. Sarkozy à la jeunesse africaine frise le burlesque quand il dit :

Il faut revenir bâtir l’Afrique ; il faut lui apporter le savoir, la compétence le dynamisme de ses cadres. Il faut mettre un terme au pillage des élites africaines dont l’Afrique a besoin pour se développer.

Cela au moment où l’Europe contribue à assombrir l’avenir de la jeunesse africaine sur son propre contient et où sa politique d’"immigration choisie" vise justement à "piller les élites africaines".

[Mérikama]

D- La voie de l’avenir

Comme on peut le constater, M. Sarkozy voulait par ce discours proposer une "autre vision" de la coopération entre la France et de l’Europe, d’une part, et l’Afrique, d’autre part, c’est complètement raté. Son discours médiocre et plein de morgue n’est rien d’autre que la répétition sur le mode de la provocation de vieilleries néolibérales maintes fois proposées à l’Afrique par tous les représentants du système dominant pour mieux endormir la vigilance des peuples africains.

Le discours de M. Sarkozy et ses "propositions" ne sont rien d’autre qu’une réaffirmation de la philosophie et des objectifs de la Françafrique, c'est-à-dire la version mafieuse du néocolonialisme français.

La prétendue "autre mondialisation" qu’il propose à l’Afrique n’est rien d’autre que celle au service des multinationales, dont celles de ses amis Bolloré et Bouygues, qui contrôlent des secteurs clés des économies africaines pour continuer à piller celles-ci et à accentuer ainsi l’appauvrissement du continent africain.

Non, M. Sarkozy n’a aucune idée des désirs et des rêves de la jeunesse africaine. Quand il l’exhorte à "ne plus regarder […] la civilisation mondiale comme une menace pour [son] identité mais la civilisation mondiale comme quelque chose qui [lui] appartient aussi", il ne sait pas que cette "civilisation mondiale" a les traits hideux des centre de rétention installés partout aux aéroports français et aux forteresse que l’Europe et les autres pays érigent contre cette jeunesse.

Mais, sur un point, on peut être d’accord avec lui quand il dit que :

l’Afrique ne veut pas de la charité. L’Afrique ne veut pas d’aide. L’Afrique ne veut pas de passe-droit. Ce que veut l’Afrique et ce qu’il lui faut lui donner, c’est la solidarité, la compréhension et le respect.

Oui, en vérité l’Afrique n’a pas besoin de "charité". Ce dont elle a besoin, c’est qu’on la laisse définir sa propre vision de ce que doit être son développement ainsi que la voie et les moyens d’y arriver. Et cela passe nécessairement par la fin du pacte colonial et de la Françafrique !

Le rejet quasi unanime des APE par les pays africains est le signe d’une prise de conscience que l’Afrique ne doit plus accepter qu’on lui dicte des politiques contraires à ses intérêts. C’est un avertissement à M. Sarkozy et à l’Europe que l’Afrique a cessé d’être "naïve" et qu’elle ne se laissera plus dicter ses choix par qui que ce soit et qu’elle ne sera plus jamais la "proie des prédateurs" actuels ou à venir !

Il faut continuer dans cette voie. Les peuples et dirigeants africains doivent émanciper leurs mentalités, décoloniser leur esprit afin de retrouver leur dignité et leur fierté pour prendre en main avec détermination leur propre destinée. Il faut que les Africains se réapproprient le débat sur le développement de leur contient.

Ils doivent refuser que d’autres parlent en leur nom et dictent à l’Afrique ce qu’elle doit faire. Il faut abolir les structures héritées de la colonisation et mettre fin à l’ingérence des institutions financières internationales. Il faut détruire les mentalités de la dépendance étrangère et discréditer l’idée que c’est l’"aide" extérieure qui va développer l’Afrique.

Nous espérons que l’un des mérites du discours de M. Sarkozy et du débat sur les APE sera d’ouvrir les yeux des dirigeants et peuples africains sur la nécessité de remettre en cause tout l’héritage colonial afin de s’engager dans la voie d’un développement autonome, d’un authentique développement endogène. Il est temps que l’Afrique cesse de "dormir sur la natte des autres" [Joseph Ki-Zerbo (dir.), La Natte des autres : pour un développement endogène en Afrique, Paris/Dakar, Karthala/Codesria, 1992] et fabrique enfin sa propre "natte", comme n’a cessé l’appeler de ses vœux toute sa vie durant le regretté professeur Joseph Ki-Zerbo.

[Mérikama]

Force et vitalité,

Comme on a pu le voir, Demba Moussa Dembélé a au cours de ce texte adopté une critique Afrocentrée des "recettes" de l’Occident pour soi-disant développer l’Afrique.

Il ressort de son analyse que la seule issue pour sortir l’Afrique de la misère, ne saurait être en dehors de l’Afrocentricité opérant sur le champ économique : redéfinition du concept de développement à l’aune d’une vision proprement africaine (selon les critères que les Africains se seront donnés eux-mêmes), mise sur orbite d’une approche endogénique de ce concept de développement : l’Afrique doit d'abord produire pour ses propres besoins, les "entreprises" nationales doivent d’abord travailler pour le "marché" africain.

L’Etat doit y pleinement jouer son rôle en dissuadant les importations sauvages de produits que les Africains sont eux-mêmes capable de produire. Ici, la notion d’avantage comparatif doit être substitué par celui d’indépendance économique, de souveraineté économique, de "patriotisme économique".

Ce qui est assez déroutant, c’est le fait que ceux-là même qui passent leur temps à parler de libéralisme économique, de libre-échange, sont les mêmes qui nous parlent de politique industrielle, de "patriotisme économique". Ce sont ces mêmes qui au siècle dernier ont façonné leurs économies en se protégeant de la concurrence étrangère. C’est le protectionnisme qui a permis aux États-Unis d’Amérique de devenir la première puissance économique mondiale. Ceci n’est un secret pour personne.

L’Afrique est en retard parce que ces mêmes adeptes du protectionnisme aujourd’hui mués comme par enchantement en défenseurs du libéralisme économique et du libre-échange, ont mis à la tête de nos États des dirigeants qui au lieu de faire siens les méthodes protectionnistes de leurs "maîtres", ont plutôt gober comme des enfants, les théories utopiques, mensongères, hypocrites du libre-échange, théories qui pourtant n’étaient guère appliquées par leurs "maîtres".

Pour arriver à ce niveau d’insouciance, de manque de vision pour leurs peuples, il fallait que ces dirigeants soit non seulement aliénés mais surtout ignares de leur condition d’aliénés. Cela est d’autant plus dramatique que beaucoup de ses dirigeants n’avaient ou n’ont même pas le Bac, sont des illettrés notoires.

Pour diriger leur pays, ces analphabètes faisaient appel à des "coopérants européens", à des "conseillers européens" (on utilise aujourd’hui, un terme branché pour cacher le cynisme de cette situation : on nous parle de consultants …, comme si ces derniers diffèrent des anciens "coopérants"). Vraiment pathétique tout cela …

[krathos one]

arrêtes de nous "fatiguer" avec tes ragots !!!!!!!!!!!!!!!!!!!

est-ce que tes aïeux savaient fabriquer même un vélo ?

[Gnata]

arrêtes de nous "fatiguer" avec tes ragots !!!!!!!!!!!!!!!!!!!

est-ce que tes aïeux savaient fabriquer même un vélo ?

 C'est la seule chose intelligente qui te vient à l'esprit après lecture de ce topic ô combien instructif ? éh mon frère , il faut peut-être apprendre à faire du cynisme ou de la dérision là où besoin est , c'est aussi un art qui demande timing mais surtout érudition mon ami , ca paraitreait alors plus àpropos après , qu'en dis-tu ?  @ Jpeg , ai-je bien lu que Dembélé parle d'une position Afrocentrée pour opérer en économie ? a t-il écrit `` Afrocentrée ``oubien serait-ce de ton propre chef que tu déduis que sa position l'est ?  Parce que s'il l'a écrit c'est ma foi un pas important , je conjecture de manière aléatoire qu'il faut un nombre critique de 1500 afrocentriques citoyens d' un pays africain pour qu'il le devienne aussi politiquement parlant , enfin je conjecture !... Sa critique est dans le même style que Walter Rodney : Et l'Europe sous-developpa l'Afrique , je crois même qu'il est en référence quelquepart , si bien que comme le disait le début d'une pub négrophobe : Ya bon  , lol  !   Je viens de finir une réedition du livre Afrocentricité de Molefi Asanté ( ayant perdu la première )  , et maintenant je suis empêtré dans un autre de philosophie de Kwasi Wiredu , mais je compte bien avoir ton livre , depuis que tu en fais tout un plat la pub compris , lol , ca m'agace un peu d'intervenir alors que je ne l'ai pas lu , mais j'y reviendrais surement le mois prochain , cependant c'est bien dommage que le topic soit si peu fréquenté , vraiment , mais balance la sauce , man , Ya toujours bon !

[Mérikama]

@ <STRONG>Jpeg</STRONG> , ai-je bien lu que Dembélé parle d'une position Afrocentrée pour opérer en économie ? a t-il écrit `` <STRONG><U>Afrocentrée </U></STRONG>``oubien serait-ce de ton propre chef que tu déduis que sa position l'est ?

Tu as tout compris mon frère. C'est effectivement de mon propre chef que j'extrapole les positons de l'auteur. Effectivement, il n'a explicitement pas énoncé le concept : "Afrocentré".

Cela dit, son approche de la problématique me parait converger en ce sens. Je crois que beaucoup d'intellectuels africains après s'être rendu à l'évidence des insuffisances des recettes du passé, commencent clairement à comprendre la nécessité de cette translocation dans tous les domaines de vie, des problèmes africains de la périphérie vers notre centre, c'est à dire vers nos propres intérêts.

Je viens de finir une réédition du livre Afrocentricité de Molefi Asanté ( ayant perdu la première )

J'en ai entendu parlé de cet opus. Il est seulement en version anglaise je crois. Je vais quand même m'en procurer. Il paraitrait que l'auteur aurait apporté des enrichissements par rapport à l'édition précédente.

On est ensemble un frère ...

[Gnata]

J'en ai entendu parlé de cet opus. Il est seulement en version anglaise je crois. Je vais quand même m'en procurOui er. Il paraitrait que l'auteur aurait apporté des enrichissements par rapport à l'édition précédente.

On est ensemble un frère ...

Ya bon&nbsp;! &nbsp;lol , le bouquin touche plein d'autres sujets autre que la culture&nbsp;, il est intéressant dans le sens qu'il est d'actualité , j'aime bien car il traite de choses récentes sous un angle afrocentré , enfin , tu te le procureras et tu verras de toi-même ! Sinon sur un site africain franco nommé Grioo il y a une analyse du livre dont tu parles , mais la tienne est bcp plus élaborée , keep on doing it , bro ! &nbsp;

[Yanick Toutain]

Je voudrais apporter une précision importante à l'analyse pertinente de Demba Moussa Dembélé
Ce "point de détail" contient en effet quelque chose de fondamental, que ce soit sur le plan de l'analyse scientifique que sur le plan de la stratégie à mettre en place.
Ainsi d'ailleurs que sur la façon de mener le combat psychologique : combat qui est la résultante des deux points précédents.

Demba Moussa Dembélé : "MECONNAISSANCE OU PROVOCATION DELIBEREE ?" op. cit. p.77 – 108

(...)
Dans son livre I du Capital , Karl Marx explique comment l’esclavage transatlantique avait contribué à ce qu’il a appelé l’"accumulation primitive du capital".
(...)

Même à supposer que la valeur du commerce africain représente 2% du commerce mondial, il n’en demeure pas moins vrai que l’Afrique est la région ayant la plus grande ouverture sur le monde. (...)

Il faudrait donc relativiser la prétendue "marginalisation" de l’Afrique dans l’économie mondiale. En vérité, comme on le verra plus loin, c’est plutôt trop d’"intégration" qui a rendu l’Afrique vulnérable aux chocs exogènes et en a fait la victime principale de la mondialisation néolibérale.
.

Monsieur Dembélé

Votre référence à l'accumulation primtive doit être complètée du rappel suivant :
Un des apports principaux de Marx consiste (à la suite des classiques) à faire une différence fondamentale entre la valeur et le prix.

Les différences de productivité font baisser les prix des secteurs les moins productifs, car la valeur est déterminée par la quantité globale de travail.
Je récuse cette détermination comme unique (Marx oublie de quantifier l'utilité) mais elle est fondamentale.
A preuve ce qui va bientôt se passer :
La véritable décolonisation et l'expulsion prochaine des gangsters de la France-à-fric va, enfin, permettre aux Africains de vendre leur cacao plus cher, grâce à une OPEP du cacao.
Une OPEP de l'uranium permettre de tripler, de décupler ou davantage le PRIX de l'uranium.
L'OPEP du café rassembler d'autres pays d'autres continents, mais sa formation permettra de rapprocher le prix du café de sa valeur.
Une véritable OPEP du pétrole devra compter sur les pays qui auront chassé les Pétain de l'Afrique , ces Laval fascistes qui repartiront dans les fourgons de l'armée d'occupation.

Et là encore les prix d'exportation croîtront..

Toutes les ressources minérales, les produits agricoles de l'Afrique sont SOUS VALORISES.

Il y a un trucage permanent.

Et tous ces pourcentages sont totalement FAUX ! Ce "2%" n'a strictement aucun sens !
Il reviendrait à dire que 0% de la production romaine (en l'an -100) proviendrait du secteur agricole sous prétexte que le prix du travail des esclaves est nul !


La valeur réelle de ce que l'Afrique envoie à la Terre du Nord n'a rien à voir avec les "prix d'occupation".

J'avais produit un concept : le BRGOM.
C'est le Bénéfice Réel Grace à L'Occupation Militaire.
Je vous re-publie ici ce">http://www.abidjantalk.com/forum/viewto ... " texte de septembre 2006

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Lettre à un étudiant anticolonialiste&nbsp;Par Yanick ToutainJ'ai répondu hier (en direct du cyber espace d'où je lis mes mails et d'où je transfère les pages de mon site) ) à un ignorant qui faisait de son ignorance un drapeau en allant prétendre que la contribution de l'Afrique à l'économie européenne était tellement faible que les plaintes provenaient - il le sous-entendait - de pleurnicheurs avérés.Je prépare, ici, une réponse plus complète que je mettrai tout à l'heure sur le web.1° 5% ! cet économiste du dimanche est un farceur ! Ces chiffres sont évidemment TRUQUÉS : ils sont aussi truqués que ceux d'un imbécile qui irait prétendre que l'apport des malheureux esclaves de la Rome antique serait égal à zéro ! "Bah oui ",dit l'imbécile, ils ne touchent pas de salaire ! Donc ça vaut zéro.Arrive alors l'imbécile de deuxième catégorie qui lui, connaissant les cours du blé, hors de l'annone, va, à ce moment, prétendre :"Ce n'était pas cher payé !"2° Pour l'édification de ces crétins (sont-ils édifiables ? aveuglés qu'ils sont par un racisme inavoué) et pour l'instruction des générations montantes, (en particulier mes valeureux cousins anti-CPE - surtout ceux qui sont allés dans les quartiers) allons consulter l'Histoire de Rome … Il apparaît que tous les petits paysans, ceux qui possédaient quelques jugères*, ne furentpas seulement éjectés de leurs champs par les magouilles des salopards du Sénat romain: ils furent en premier lieu appauvris par la chute des cours liée à l'importation massive d'esclaves dans les champs de blé siciliens (qui fut suivie - mais plus tard par la conquête de l'Égypte et les champs d'esclaves de Carthage.) Faire travailler des esclaves aboutissait à réduire la valeur "smithienne"*, la valeur "marxiste"* du travail. Il devenait inutile de produire du blé au dessus des cours.Cela fut parachevé par l'annone, distribution gratuite effectué à Rome.3° Il est nécessaire d'intégrer aussi, dans les calculs, le prix - et donc la valeur - des biens similaires, qu'ils soient de substitution ou non. Le cours de la canne à sucre et celui de la betterave s'influencent. Le cours du pétrole pèse sur celui du gaz, sur le prix de l'énergie géothermique, sur le prix de l'électricité produite dans les centrales nucléaires.4° Tout cela clarifie et précise ce que j'écrivais hier sur le cours de la rose : si on se mettait à payer 45 euros les paysans européens qui les produisent, ce coût salarial ferait baisser les prix et donc la part APPARENTE des roses dans l'économie globale.Cela rejoint ce que des imbéciles pseudo marxistes écrivaient dans les années 70 sur les enseignants, les infirmières (et les postiers !). Une lecture bâclée de Marx les faisaient appeler "improductives" ces catégories professionnelles.Comme complément à cette question : allez lire les auteurs bourgeois Schulz et Denison qui quantifiaient, dans les années 60, l'apport économique de la formation. (Ainsi que le stalinien Stroumiline)5° Pour autant, j'engage fortement un étudiant à faire la petite étude qui va suivre:Je l'ai commencée, il y a quelques semaines, mais l'ampleur de mon boulot, de mes recherches (de mes découvertes) en physique, mon combat pour Newton , contre l'idiot Einstein, me prive du temps nécessaire pour poursuivre :Prenons un pays, par exemple la Côte d'Ivoire.Trouvons la statistique : "Valeur des importations françaises en provenance de la Côte d'Ivoire".Prenons maintenant le salaire moyen du travailleur ivoirien.Puis le salaire minimum en France (on pourrait prendre le salaire moyen français, mais cela ferait hurler inutilement le crétin raciste moyen : épargnons-nous ses cris, prenons le revenu MINIMUM français)Divisons le salaire minimum français par le salaire moyen ivoirien. On obtient le "ratio d'occupation militaire" (le ROM)*Multiplions maintenant la valeur des exportations ivoiriennes en direction de la France (les importations françaises en provenance de Côte d'Ivoire ) par ce "ratio d'occupation militaire".On obtient la valeur que ces marchandises auraient si elle avaient été produites par des travailleurs payés au SMIC (si elles avaient été produites sur un territoire où les lois sociales conquises s'appliquent) Soustrayons, enfin, de cette VALEUR RÉELLE, le PRIX payé pour les exportations et on obtient :LA VALEUR VOLÉE ANNUELLEMENT AUX IVOIRIENS PAR LES COLONIALISTES.On pourrait l'appeler le BRGOM* !Le BRGOM est ce qui justifie le malheur des Africains, ce qui induit la misère, les enfants dans les rues de Dakar (lisez leurs poèmes) les enfants dans les rues d'Abidjan ….Le BRGOM ?C'est ce qui va dans les poches des GANGSTERS Bolloré, les poches des GANGSTERS Bouygues, tous ces vampiresde l'Afrique… Gangsters dont j'engage qui le veut à faire la liste…(François Xavier Verschave* en donne quelques noms)Le BRGOM, c'est le Bénéfice Réel Grâce à l'Occupation Militaire.Il est obtenu par la mise au travail de personnels sans lois sociales.TRAVAILLEURS FRANÇAIS ! L'IMMIGRATION VA BIENTÔT CESSER !C'set simple : la mise en œuvre du BRGOM sur le territoire de la France, par Sarkozy, par Royal ou par Le Pen, va rendre inutile ces voyages dangereux que font les travailleurs africains : pourquoi se rendre dans un pays - la France - où le niveau salarial sera devenu identique au revenu des travailleurs ivoiriens !Racistes de tous poils ! Le BRGOM appliqué en France est la solution finale de toutes vos pathologies :redescendons le SMIC français à 80 euros par mois … et vous serez guéris !PS Je me ferais un plaisir de mettre sur mon site (en complément ou en lien ) les véritables résultats de ces calculs : il y a assez d'années pour réjouir les classes d'un collège tout entier, si un professeur courageux voulait monter une exposition d'économie en affichant tous les BRGOM de tous les pays que la France a occupé, année après année… depuis ….plusieurs siècles !Le BRGOM - et son calcul - est la meilleur réponse à l'émeute ! Le BRGOM dissuade les émeutiers… Il en fait des révolutionnaires !YT27/09/06 17:45&nbsp;===============Jugère :quart d'hectareAdam Smith et Karl Marx considéraient (de façonerronée) que la valeur des biens était déterminée exclusivement par laquantité de temps nécessaire à sa production. L'auteur a produit lesconcepts permettant d'ajouter à cette détermination par le temps detravail effectué, une deuxième détermination : la quantité de tempséconomisée par l'usage des biens produits.BRGOM et ROM Je viens d'inventer ces deux néologismes: je les trouve très drôles ! (toute triste découverte qui servirad'arme intellectuelle contre les puissants et leur bêtise ….devientdrôle !)Ce texte a été déposé (avec les fautes d'orthographe d'une frappe rapide) sur le site Afrik.com dans le débat sur les pratiques criminelles des Occidentaux à Abidjan (et ailleurs)Vershave : il est décédé récemment : Lisez Noir Silence et les autres livres sur les égouts de la Françafrique=====================
Je placerai votre réponse et vos commentaires sur mon blog monsyte.
Je confie à J.Peg la tâche de vous faire parvenir ce texte.
Qu'il en soit remercié (comme faisant son devoir)