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Les Grecs, Les Latins Et La Bible À Propos Des Egyptiens

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Mérikama
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Les Grecs, Les Latins Et La Bible À Propos Des Egyptiens

Message par Mérikama » févr. 01, 08 4:30 pm

Force et Vitalité,

Pourquoi dont tant de posts sur l’Égypte ? Certains seraient tenter de me poser la question. Mon but ici dans ce forum n’est sûrement pas de perdre mon temps, mais d’apporter ma contribution à la prise de conscience des miens (c'est-à-dire les Nègres) pour le réveil de l’Afrique Noire. Ce réveil nationaliste ne se fera que s’il repose sur un socle solide : l’historialité comme base d’expression tous azimuts, à travers tout le continent de sentiments panafricanistes.

Connaître l’Égypte, son histoire, ses relations avec l’Afrique noire, les différentes migrations des peuples Nègres à partir de leur berceau nilotique commun est le minimum que l’on puisse demander à un Africain instruit qui se respect.

Dans ce nouveau topic, nous exposerons un des arguments de Cheikh Anta Diop en faveur de la nigricité des Égyptiens anciens : le témoignage des auteurs grecs et latins de l’antiquité classique européenne ainsi que celui des auteurs du pentateuque biblique.

Nous ne répèterons jamais assez, le but du prophète dans ce travail de restitution du passé africain : montrer avant tout, l’origine de l’Unité Culturelle de l’Afrique Noire, l’Unité ontologique des peuples Nègres. Qui devrait constituer le soubassement d’un sentiment patriotique panafricain pour la Renaissance du continent dans le concert des nations.

Il était important, vital pour Cheikh Anta Diop, nationaliste, patriote, panafricaniste, Nègre, d’amener les Africains à rompre définitivement avec le concept de l’"ethnie", le cancer de l’Afrique, fabriqué pour la cause coloniale par les Africanistes eurocentristes racistes dans leur plan diabolique contre l’Afrique Noire.

Il était impérieux pour lui de démonter de manière scientifique, aux peuples Négro-Africains, qu’au-delà des apparences de leurs différences linguistiques, ils partagent tous sans exception une même origine géographique, culturelle, linguistique, psychologique, ontologique, anthropologique. Et ce berceau commun se trouve être la vallée du Nil depuis les Grands Lacs Africains jusqu’au Delta.

Par ce puissant travail scientifique, car reposant sur les faits tels qu’ils apparaissent dans leur vérité absolue, le prophète a envoyé un message clair aux Kamits (c'est-à-dire aux Nègres) :

"Ne nourrissez pas des divisions artificielles entre vous, comme le veulent vos ennemies ? Pourquoi vous entretuez-vous sur des bases "ethniques" qui sont fausses et sans fondements ? Alors que tous, autant que vous êtes appartiennent au même peuple. Unissez vous pour la Renaissance Africaine !"

En effet, sans Unité Négro-africaine point de Renaissance possible. Sans Unité Négro-africaine, point de prospérité à long terme. Sans solidarité Négro-africaine, point de lutte contre la pauvreté, la maladie, la malnutrition, l’analphabétisme. Il est capital que chaque Nègre, dans son tréfond intérieur intègre cette vérité.

Pour Cheikh Anta Diop, qui avait des idées claires sur les problématiques africaines, il n’y avait aucune confusion possible entre Langues africaines et "ethnies".

Les langues qui sont l’esprit des peuples (d’ailleurs utilisées par l’historien comme matériau heuristique dans sa quête du vrai passé Africain), doivent absolument être préservées. D’autant plus qu’elles témoignent de part leur parenté profonde, génétique une identité culturelle des peuples Négro-Africains. Tandis que les "ethnies", déniant cette parenté pourtant démontrable et démontrée scientifiquement doivent être combattues avec la dernière énergie qui soit.

Dans le post qui suit, Cheikh Anta Diop qui en très peu de temps (car il savait que le temps lui manquerait cruellement pour terminer ce travail immense de réécriture de l’histoire africaine sur des bases scientifiques) a dû assimiler d’innombrables ouvrages des anciens de l’antiquité, nous montre clairement comment les anciens Grecs et Latins définissaient-ils la race des Anciens Égyptiens. Pour eux qui ont eu la chance de les voir de leurs propres yeux et on écrit sur eux, sont unanimes pour dire qu’ils étaient tout simplement des Nègres de l’espèce de tous les naturels d’Afrique, et pratiquaient les mêmes coutumes qui sont aujourd’hui encore en vigueur partout en Afrique Noire.

Le Texte qui suit est extrait de l’ouvrage : Cheikh Anta Diop : Antériorité des civilisations Nègres, mythe ou vérité historique, Paris, Présence Africaine, 1967, 1993. L’extrait ici cité provient de l’édition de 1993 de l’ouvrage.

PS : Pour ceux qui trouvent les sujets sur l’Égypte ancienne inintéressants, qu’ils passent leur chemin. Ils trouveront certainement, bien d’autres sujets de leur calibre dans le forum. Merci d’avance …



Mérikama
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Re:Les Grecs, Les Latins Et La Bible À Propos Des Egyptiens

Message par Mérikama » févr. 01, 08 4:42 pm

LA RACE EGYPTIENNE D’APRES LES AUTEURS CLASSIQUES DE L’ANTIQUITE (op. cit. P. 34 à 40)

Pour les écrivains grecs et latins, contemporains des Égyptiens de l’antiquité, l’anthropologie physique de ces derniers ne posait pas de problèmes : les Égyptiens étaient des Nègres lippus, à cheveux crépus et à jambes grêles ; l’unanimité de leurs témoignages sur un fait physique aussi saillant que la race d’un "peuple", sera difficile à minimiser ou à passer sous silence.

Nous passons en revue quelques-uns de ces témoignages pour fixer les idées.

1- Hérodote, surnommé le Père de l’histoire, 480 ? à 425 avant J.-C.

A propos de l’origine des Colches, Hérodote écrit :
Hérodote a écrit : Manifestement, en effet, les Colchidiens sont de race égyptienne. Ce que je dis était mon opinion personnelle avant que je l’eusse entendu exprimer par d’autres ; quand j’eus pris à cœur cette question, j’interrogeai des hommes des deux peuples ; et je trouvai que les Colchidiens avaient plus de souvenance des Égyptiens que les Égyptiens des Colchidiens ; mais des Égyptiens me dirent qu’à leur avis les Colchidiens descendaient des soldats de Sesostris.

Je l’avais conjecturé moi-même d’après deux indices : d’abord, parce qu’ils ont la peau noire et les cheveux crépus (à vrais dire, cela ne prouve rien, car d’autre peuples encore sont dans ces cas) ensuite et avec plus d’autorité, pour la raison que, seuls parmi les hommes, les Colchidiens, les Égyptiens et les Éthiopiens [ma note : entendez les Nubio-soudannais] pratiquaient la circoncision depuis l’origine.

Les Phéniciens et les Syriens de Palestine reconnaissent eux-mêmes qu’ils ont appris cet usage des Égyptiens ; les Syriens qui habitent la région du fleuve voisins, disent l’avoir appris récemment des Colchidiens. Ce sont là les seuls hommes qui pratiquent la circoncision, et l’on peut constater qu’ils le font de la même manière que les Égyptiens.

Des Égyptiens eux-mêmes et des Éthiopiens, je ne saurais dire lesquels des deux apprirent cette pratique des autres ; car c’est évidemment chez eux une chose très ancienne ; qu’on l’ai apprise en fréquentant l’Égypte, voici qui en est aussi pour moi une forte preuve : tous ceux des Phéniciens qui fréquentent la Grèce cessent de traiter les parties naturelles à l’imitation des Égyptiens et ne soumettent pas leurs descendants à la circoncision.
Hérodote, Livre II, 104, Traduction Larcher.

Comme chez beaucoup de peuples d’Afrique noire, la femme égyptienne était excisée.

Au 5e siècle av. J.-C., à l’époque où Hérodote visita l’Égypte, vivait encore, en Colchique, sur le rivage arménien de la mer Noire, à l’est de l’antique port de Trébizonde, un peuple noir, les Colches, entouré de nations leucodermes.

L’antiquité savante s’interrogea sur ses origines et Hérodote dans Euterpe, son livre II, consacré à l’Égypte, essaie de prouver que les Colches étaient des Égyptiens, d’où les arguments que nous citons. Hérodote, se fondant sur les stèles commémoratives dressées par Sesostris en pays conquis, soutient que ce pharaon a été jusqu’en Thrace en Scythie où l’on trouvait encore de son temps ces stèles (livre II, 103).

Selon Hérodote, Sesostris faisait représenter sur ces stèles les parties naturelles de l’homme ou de la femme pour symboliser le courage ou la pusillanimité, la couardise du peuple vaincu.

Les voyageurs contemporains ont signalé près de Beyrouth, à l’embouchure du Nah-El-Kelb, trois stèles gravées sans le roc et datées des années II et VI de Ramsès II. Les parties femelles y figuraient, mais ce n’est probablement pas là, l’origine de l’idée que les Africains se font de la bravoure des Libano-Syriens.

On a retrouvé, de même, près de Ninfi, entre Sardes et Smyrne, les deux figures signalées par Hérodote en Ionie et dont Maspero conteste mollement l’authenticité (G. Maspero : Histoire ancienne des peuples de l’Orient, Paris, Hachette et Cie, 1917).

Les traditions populaires égyptiennes et grecques ont souvent confondu, sous le nom de Sesostris, les pharaons Ramsès II, Thoutmès III et Osortasen Ier ou plus correctement Sen-Ouasrit Ier d’où Sesostris Ier.

Thoutmès III a été sans conteste le plus grand conquérant des pharaons égyptiens ; Ramsès II n’a même pas réussi à conserver l’empire que Thoutmosis III avait conquis. Seules, les troupes de ce dernier auraient pu, après la victoire de Kakermish, pousser jusqu’en Cochide, toute proche, pour barrer et contrôler efficacement la route constituer par le couloir de la Mésopotamie. Il faudra des recherches ultérieures pour savoir si les documents anciens sont restés muets sur cette question.

Hérodote revient à plusieurs reprises sur le caractère nègre des Égyptiens et l’utilise, chaque fois, comme une donnée qui tombe sous le sens pour démontrer des thèses plus ou moins complexes.

Ainsi, pour prouver que l’oracle grec de la ville de Dodone, en Épire, est d’origine égyptienne, il donnera entre autres arguments :
Hérodote a écrit :et lorsqu’ils ajoutent que cette colombe était noire, ils nous donnent à entendre que cette femme était égyptienne.
Hérodote, Livre II, 57

Les Colombes en question, il y en a deux en fait d’après le texte, symbolisent deux femmes égyptiennes qui auraient été enlevées de Thèbes en Égypte pour fonder les oracles de Dodone en Grèce et de Libye (oasis de Jupiter Amon).

Hérodote ne partageait pas l’opinion d’Anaxagore selon laquelle la fonte des neiges sur les hauts sommets de l’Éthiopie était à l’origine des crues du Nil (Sénèque : Questions naturelles, livre IV, 17). Il s’appuie sur le fait qu’il ne pleut ni ne neige en Égypte
Hérodote a écrit :et que la chaleur y rend les hommes noirs.
Hérodote, Livre II, 22

2- Aristote : 389 ? à 322 avant J.-C. Savant, philosophe, précepteur d’Alexandre le Grand.

Aristote, dans un de "ses" ouvrages mineurs, intitulé Physionomie a tenté d’établir, avec une naïveté inattendue, une corrélation entre la physique et le moral de l’être et nous a laissé un témoignage sur la race égyptienne et éthiopienne, qui confirme les dépositions d’Hérodote. Selon Aristote :
Aristote a écrit :Ceux qui sont trop noirs sont couards, ceci s’applique aux Égyptiens et aux Éthiopiens. Mais ceux qui sont excessivement blancs sont également couards, témoins, les femmes. Mais la complexion qui correspond au courage est entre les deux.
Physionomie, 6

Sur ce ton, le père de la logique formelle continue sur des paragraphes entiers :
Aristote a écrit :Ceux qui ont le poil roux sont braves, témoin le lion. Ceux qui ont le poil rouge ont un mauvais caractère : témoins les renard.
Physionomie, 6

Il semble qu’il ne faille pas s’étonner. Aucun des ouvrages qui ont fait la réputation d’Aristote dans l’antiquité ne nous est parvenu. Celui-ci n’est connu, à l’heure actuelle, que par des ouvrages mineures, voire des notes d’"écoliers", souvent contestables. Paradoxalement, l’œuvre d’Aristote est absolument incohérente. Ses détracteurs les plus virulents le considèrent comme le représentant de la mentalité infantile, lui le créateur du raisonnement logique et du principe d’identité, et l’on connaît le jugement sévère de Pic de la Mirandole selon lequel "sans saint thomas, Aristote fût resté muet".

3- Lucien le Navigateur : Écrivain grec, 125 ? à 190 après J.C.

Le témoignage de Lucien est aussi explicite que les deux précédents. Il met en scène deux Grecs, Lycinus et Timolaus, entre lesquels un dialogue :
Lucien le Navigateur a écrit :Lycinus (décrivant un jeune Égyptien) : Ce garçon n’est pas seulement noir mais il est lippu aussi et a les jambes trop grêles… Ses cheveux sont ramassés derrières en une tresse montrent qu’il n’est pas de condition libre.

Timolaus : Ceci est le signe d’une très haute naissance en Égypte, Lycinus. Tous les enfants de condition libres (nés libres) tressent leur cheveux jusqu’à l’âge adulte ; c’est juste le contraire de nos ancêtres qui trouvaient convenable pour les personnes âgées, de nouer leurs cheveux avec une broche en or pour les tenir.
Lucien le Navigateur, paragraphe 2 à 3.

4- Apollodore : 1er siècle avant J.-C. Philosophe grec.

D’après Apollodore :
Apollodore a écrit :Égyptos subjugua le pays des pieds noirs et l’appela Égypte d’après son propre nom.
Apollodore, livre II. La famille d’Inacus, paragraphe 3 et 4.

5- Eschyle : 525 ? à 456 avant J.-C. Poète tragique, créateur de la tragédie grecque.

Dans les Suppliantes, Danaos, fuyant avec ses filles, les Danaïdes, poursuivi par son frère Égyptos accompagné de ses fils, les "Égyptiades", qui veulent épouser de force leurs cousines, monte sur un tertre, observe la mer et décrit ainsi les Égyptiades qui rament au loin :
Eschyle a écrit :Je distingue l’équipage avec ses membres noirs sortant des tuniques blanches.
Eschyles, Les Suppliantes, vers 719 à 720.

Une description similaire du type égyptien est reprise encore, quelque lignes plus bas, au vers 745.

6- Achille Tatius d’Alexandrie

Il rapproche les bouviers du Delta des Éthiopiens et montre qu’ils sont noirâtres comme des métis.

7- Strabon : 58 avant J.-C. ? vers 25 après.

Visita l’Égypte et presque tous les pays de l’empire romain. Il confirme la thèse selon laquelle les Égyptiens et les Colches appartenaient à la même race. ; mais il pense que la migration ne s’est faite qu’à partir de l’Égypte vers l’Éthiopie et la Colchide.
Strabon a écrit :Des Égyptiens se sont établis dans l’Éthiopie et dans la Colchide.
Géographie, livre I, chapitre 3, paragraphe 10.

Il n’y a aucun doute sur l’idée que Strabon se faisait de la race des Égyptiens car il tente par ailleurs d’expliquer pourquoi les Égyptiens sont plus noirs que les Hindous, ce qui permettrait d’écarter, s’il en était besoin, toute tentative de confusion entre la race "hindoue" et l’"égyptienne".

8- Diodore de Sicile : 63 avant ? 14 après J.-C. Historien grec contemporain de César Auguste.

D’après son témoignage c’est l’Éthiopie [Nubie-soudan] qui aurait colonisée l’Égypte (au sens athénien du terme : la densité augmentant, une fraction du peuple émigre vers de nouvelles terres).
Diodore de Sicile a écrit :Les Éthiopiens disent que les Égyptiens sont une de leurs colonies qui fut menée en Égypte par Osiris. Ils prétendent même que ce pays n’était au commencement du monde qu’une mer, mais que le Nil entraînant dans ses crues beaucoup de limon d’Éthiopie, l’avait enfin comblé et en avait fait une partie du continent … Il ajoutent que les Égyptiens tiennent d’eux, comme de leurs auteurs et de leurs ancêtres, la plus grande partie de leurs lois.
Histoire Universelle, livre III.

L’ancienneté de la civilisation éthiopienne est attestée par l’auteur grec le plus ancien et le plus vénérable, Homère, aussi bien dans l’Iliade que dans l’Odyssée :
Homère a écrit :Jupiter aujourd’hui suivi de tous les Dieux
Des Éthiopiens reçoit les sacrifices.
Iliade I, 422
Homère a écrit :Hier pour visiter la sainte Éthiopie
Au bord de l’océan Jupiter s’est porté.
Iliade I, 423

9- Ammien Marcellin : 330 ? 400 après J.-C. Historien latin, ami de l’empereur Julien

Avec lui, nous touchons au déclin de l’empire romain et à la fin de l’antiquité classique. Neuf siècles, environ, séparent sa mort de la naissance d’Eschyle ou d’Hérodote, neuf siècles pendant lesquels les Égyptiens submergés par les leucodermes n’ont cessé de se métisser. On peut dire sans exagération, qu’en Égypte dans une maison sur dix il y avait un esclave blanc, asiatique ou indo-européen. Les notables égyptiens aimaient avoir dans leur "harem" une esclave syrienne ou mitannienne.

Il est remarquable que ce métissage n’ait pas réussi, malgré son intensité, à bouleverser les constantes raciales. En effet Ammien Marcellin écrit :
Ammien Marcellin a écrit :Mais les hommes d’Égypte sont, pour la plupart bruns et noirs, d’aspect sinistre, grêle et secs, emportés dans tous leurs mouvements, enclins à la controverse et aux revendications les plus acerbes.
Ammien Marcelin, livre XXII, paragraphe 16 (23)

L’auteur confirme également les dépositions précédentes sur les Colches :
Ammien Marcellin a écrit :Au-delà de ces contrées se trouvent les régions populeuses des "Camaritae" et le Phasis avec son cours impétueux borde le pays des Colches, une ancienne race d’origine égyptienne.
Ammien Marcelin, livre XXII, paragraphe 8 (24)

10- Diogène Laërce

Il a écrit à propos de Zenon (333-261 avant J.-C.) le créateur de l’École stoïque :
Diogène Laërce a écrit :Zenon fils de Mnaseas (ou Demeas), était un natif de Citium à l’île de Chypre, une cité grecque qui avait reçu des colons Phénicien.

Il avait le cou tordu dit Thimotheus d’Athènes dans son livre intitulé, Vies ; cependant Apollonius de Tyr dit qu’il était frêle très grand et noir, d’où le fait que certains l’aient appelé une branche de vigne égyptienne, selon Chrysippus dans le 1er livre de ses proverbes.
Diogène Laërce, livre VII. 1.

Nous venons de procéder à une revue partielle des témoignages des auteurs gréco-latins anciens sur la race égyptienne. Leur convergence est impressionnante et constitue un fait objectif difficile à minimiser ou à dissimuler. L’érudition moderne oscille constamment entre ces deux pôles ; on peut présumer qu’elle aura fort à faire, elle qui veut faire débuter la science historique, non par la saine critique, mais par la négation des documents écrits contemporains des évènements relatés.

Aussi, alors qu’on est en droit d’attendre d’elle une démonstration convaincante, appuyée sur des arguments solides et pesant de tout le poids de la logique sur le sens critique, contre toute attente, il n’y a qu’évasion camouflée devant le débat scientifique sous des formes peu sereines, plus ou moins maladroites, de procès d’intentions, de déformations grotesques ne méritant souvent pas même une réfutation.



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Re:Les Grecs, Les Latins Et La Bible À Propos Des Egyptiens

Message par Mérikama » févr. 01, 08 9:37 pm

Force et Vitalité,

Après avoir exposé quelques uns des témoignages des anciens de l’antiquité savante grecque et latine concernant la race des anciens égyptiens, tentons maintenant de montrer avant d’entamer le volet biblique, comment l’érudition falsificatrice de l’histoire de l’humanité a minimisé ces témoignages voire les rejeter pour la cause de l’idéologique de la suprématie raciale blanche et ainsi sciemment assassiner par la même occasion, la conscience historique Négro-africaine.

Nous traiterons de deux des plus gros criminels contre l’humanité que sont : Gaston Maspero, égyptologue (disons plutôt pseudo-égyptologue) et Raymond Mauny, Africaniste digne de ce nom car fondamentalement raciste et profondément Négrophobe.

A propos des témoignages des anciens gréco-latins, voici ce que Gaston Maspero (1846-1919), membre de l’institut, professeur de langue et d’archéologie égyptienne au collège de France, directeur général des Antiquités de l’Égypte, grand érudit, grande figure de l’élite intellectuelle française, un des pères de la falsification moderne de l’histoire de l’humanité a écrit :
G. Maspero a écrit : Les Égyptiens paraissent avoir perdu de bonne heure le souvenir de leur origine. Venaient-ils du centre de l’Afrique ou de l’intérieur de l’Asie ?
Histoire ancienne des peuples de l’Orient, Paris, Librairie Hachette et Cie, 1912, P. 15

Pour un grand érudit, se disant égyptologue et ayant enseigné à des générations d’étudiants français et européens l’histoire ancienne de l’humanité, de telles affirmations comme celle ci-dessus sont tout à fait grotesques et témoigne d’une prise de position idéologique, pour une falsification en règle de l’histoire des hommes.

Prétendre ainsi, de but en blanc que "les Égyptiens anciens paraissent avoir perdu de bonne heure le souvenir de leur origine" est tout à fait faux ! Un égyptologue quel qu’il soit, qui est censé savoir lire les hiéroglyphes s’apercevrait sans effort que les Égyptiens se définissaient proprement comme des Nègres au sens strict du terme.

Malgré tous les bas-reliefs qu’il a dû certainement étudier montrant clairement cette vérité, l’"éminent égyptologue" G. Maspero préfère nier l’évidence en tout conscience. Certains de ses compères iront même pour la cause raciale blanche, jusqu’à falsifier les reproductions de ses bas-reliefs qui ne faisaient que traduire la vérité, comme le rapportait Champollion Lejeune.

Nous voyons ainsi à quel point ces savants criminels ont pu avec la plus malsaine des éruditions, mentir à des générations et des générations de "petits européens" qu’ils étaient des êtres humains racialement supérieurs, ayant une mission civilisatrice à l’endroit des peuples Nègres et au-delà de tous les peuples non-blancs.
G. Maspero a écrit :Au témoignage presque unanime des historiens anciens, ils appartenaient à une race africaine qui, d’abord établie en Éthiopie sur le Nil moyen, serait descendue graduellement vers la mer en suivant le cours du fleuve. On s’appuyait pour le démontrer, sur les analogies évidentes que les mœurs et la religion du royaume de Meroé présentaient avec les mœurs et la religion des Égyptiens proprement dits (Diodore de Sicile, I, III, c. 8.).
Histoire ancienne des peuples de l’Orient, P. 16

Ici, Maspero montre malgré lui ce que les anciens pensaient clairement de la race des Égyptiens. Cela n’était d’ailleurs pas une simple opinion, puisqu’ils les avaient côtoyés, fréquentés, leur race leur tombait sous le sens. D’autre part Hérodote, puis Diodore de Sicile après des enquêtes, en questionnant les Égyptiens eux-mêmes ont posé l’antériorité de l’Éthiopie, c'est-à-dire de la Nubie-soudan jusqu’aux grands Lacs sur la civilisation Égyptienne.[/b] En claire, que c’est en Afrique profonde que l’on se doit de rechercher les origines de la civilisation égyptienne aussi bien sur un plan anthropologique que culturel.

Mais apparemment ces faits historiques fidèlement traduits par les historiens grecs et latins de l’antiquité, Maspero n’en a cure. Il se croit plus intelligent, plus évolué que ces anciens savants. Obnubilé qu’il était de valider une hypothétique supériorité de la race blanche, à la suite de Gobineau. Ineptie enseignée, inculquée, enterrée, enfouie sciemment dans la conscience collective des peuples européens.
G. Maspero a écrit :On sait aujourd’hui à n’en pas douter que l’Éthiopie, celle du moins que les Grecs ont connue, loin d’avoir colonisé l’Égypte au début son histoire, fut colonisée par elle à partir de la douzième dynastie, et qu’elle a été comprise pendant des siècles dans le royaume des pharaons.
Histoire ancienne des peuples de l’Orient, P.16

Nous avons ici l’argument essentiel que les falsificateurs brandissent même aujourd’hui encore pour établir une distinction raciale entre Égyptiens et Éthiopiens (au sens grec du terme, c'est-à-dire tous les peuples qui habitaient le sud de la vallée du Nil au-delà de la 2e cataracte jusqu’au Grands Lacs africains).

Ici, l’auteur semble confondre allègrement les deux assertions conférées au terme "colonisation". Colonisé ne signifie pas obligatoirement asservissement. Un peuple peut coloniser un territoire, au sens d’occupation de nouvelles terres pour drainer son trop plein de population. Les nouvelles terres étant à l’origine inhabitées. C’est en ce sens qu’entendait Diodore de Sicile, lorsqu’il rapportait la tradition égyptienne insistant sur l’origine Éthiopienne c'est-à-dire profondément africaine de la civilisation des pharaons. Cette vision toujours belliqueuse des relations entre les peuples est tout à fait typiquement européenne, comme il ressort des divagations de Maspero.

D’autre part, il est effectivement tout à fait certain que l’Égypte du nouvel empire transforma la Nubie-soudan en un État sous sa domination, au sens militaire et administratif. Mais en quoi cette relation de domination peut-elle être liée à la race ?

Les Romains ont bien colonisé les Gaulois, les Germains (appelés autrefois "barbares" par Rome) ont bien ensuite conquis la Gaulle (les rois francs n’étaient rien d’autres que des descendants des "barbares"), est-ce pour autant devons nous parler de différence raciale entre Gaulois et Germains au sens où veulent nous le faire croire les falsificateurs criminels (Égyptiens de race blanche (ou métisse) asservissants des Nègres) ? Soyons sérieux !

Critiquant Volney, et tous les voyageurs de bonne foi, des 17 et 18e siècles, Maspero, montre clairement ses intentions : blanchir par tous les moyens les Égyptiens anciens auteurs de la plus grande civilisation de l’humanité :
G. Maspero a écrit :De nos jours, la provenance et les affinités ethnographiques de la population ont fourni matière à de longues discussions.
Histoire ancienne des peuples de l’Orient, P. 16

Les discussions étaient longues parce qu’on fuyait la vérité pour en inventer une autre plus accommodante d’un point de vue purement idéologique. Sinon à quoi bon discuter des faits qui parlent d’eux-mêmes ?
G. Maspero a écrit :Tout d’abord les voyageurs du XVIIe et du XVIIIe siècle, trompés à l’apparence de certains Coptes abâtardis, assurèrent que leurs prédécesseurs de l’âge pharaonique avait le visage bouffi, l’œil à fleur de tête, le nez écrasé, la lèvre charnue, et qu’ils présentaient plusieurs des traits caractéristiques de la race nègre.

Cette erreur vulgaire encore au commencement du siècle, s’évanouit sans retour dès que la commission française eut publié son grand ouvrage. En examinant les innombrables reproductions de statues et de bas-reliefs dont il rempli, on reconnut que le peuple figuré sur les monuments loin d’offrir les particularités ou l’aspect général du nègre, avait la plus grande analogie avec les belles races blanches de l’Europe et de l’Asie occidentale.
Histoire ancienne des peuples de l’Orient, P. 17

Le lecteur pourra vérifier par lui-même que les "innombrables reproductions" dont il est question ne sont que des falsifications des images originelles. Le "type égyptien" représenté par Maspero lui-même dans son ouvrage sus-cité sent la falsification à plein nez.

Il est important de bien noter la démarche des falsificateurs : dénigrer par tous les moyens, travestir ou contourner les écrits des savants de bonne foi qu’il soit de l’antiquité savante, d’une époque passée ou contemporaine, les traiter de tous les noms d’oiseaux s’il le faut, sans pour autant argumenter dans le fond des questions posées.

C’est ce que nous verrons avec Raymon Mauny un des anciens "éminents" Africanistes critiquant Cheikh Anta Diop à propos du témoignage des anciens Grecs et Latins.
Dernière modification par Mérikama le févr. 05, 08 7:04 pm, modifié 1 fois.



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Re:Les Grecs, Les Latins Et La Bible À Propos Des Egyptiens

Message par Mérikama » févr. 05, 08 7:03 pm

Force et Vitalité,

Nous venons de voir avec Gaston Maspero, à quel point, les critiques contre le témoignage des anciens Grecs et Latins, des égyptologues tenants d’une origine blanche (ou métissé) des anciens Égyptiens ne reposent sur rien de consistant au plan scientifique (c'est-à-dire sur l’analyse critique des textes et documents historiques).

Les Africanistes (principaux responsables des guerres inter-ethniques en Afrique pour la cause coloniale et néo-coloniale) avec un de leurs hautes personnalités : Raymond Mauny, on voulu apporté leur pierre à l’édifice et tenté de détruire l’argumentaire de Cheikh Anta Diop basé sur le témoignage des Anciens.

Mais comme il fallait s’y attendre, leurs "critiques", toujours de faible épaisseur n’ont vraiment rien apporté de concret au débat. Mettant plutôt en lumière tantôt leur incompétence, tantôt leur désir manifeste de nier les faits.

On aurait pu espéré un argumentaire pointu de la part de Raymond Mauny, ancien professeur à l’université de Dakar devenu professeur d’histoire, "spécialiste" de l’Afrique à la Sorbonne. Mais en lieu et place, que de divagations sur fond d’incompétence et d’attitude négationniste.

Dans le post qui suit, nous vous proposons un extrait du chapitre écrit par Cheikh Anta Diop intitulé : "Réponse à quelques critiques" et tiré de son livre précédemment cité : Cheikh Anta Diop, Antériorité des civilisations nègres mythe ou vérité Historique, Paris, Présence Africaine, 1967/1993.

Les "critiques" de Raymond Mauny, portent sur les ouvrages : Nations Nègres et Culture, L’Unité Culturelle de l’Afrique Noire, l’Afrique précoloniale du prophète. Nous reproduisons ici que celles portant sur le témoignage des anciens Grecs et Latins, le sujet qui nous intéresse dans ce topic. Nous ne manquerons pas de revenir sur ces "critiques" sur d’autres sujets dans d’autres topics.



Mérikama
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Re:Les Grecs, Les Latins Et La Bible À Propos Des Egyptiens

Message par Mérikama » févr. 05, 08 9:11 pm

LES REPONSES DE CHEIKH ANTA DIOP AUX "CRITIQUES" DE R. MAUNY AU SUJET DU TEMOIGNAGE DES ANCIENS GRECS ET LATINS (op. cit. P. 234-236)
R. Mauny a écrit : Les auteurs ont également, selon C.A. Diop (1954, p. 21 et sq.), affirmé que les Égyptiens étaient des Nègres. Hérodote, le "père de l’histoire", qui écrivait vers 450 avant J.-C., est à juste titre mis à contribution, car il a visité l’Égypte. Mais les exemples que donne C.A. Diop sont-ils aussi probants qu’il le croit ?

Ce n’est par exemple pas de l’Égypte qu’Hérodote veut parler (II, 22) lorsqu’il dit "la chaleur y rend les hommes noirs" mais des habitants des pays du Sud, des Éthiopiens, dont vient le Nil.
Ce qui est remarquable, précisément, c’est qu’en se livrant à une digression sur les sources du Nil, Hérodote soit amené à appliquer le même qualificatif "mélanochroès" aux Éthiopiens réputés noirs et aux Égyptiens que l’on voudrait pâlir, blanchir et considérer comme des leucodermes.
R. Mauny a écrit : L’exemple des Colchidiens est-il meilleur ? L’auteur cite un passage d’Hérodote : "Les Égyptiens pensent que ces peuples sont des descendants d’une partie des troupes de Sésostris. Je conjecturai aussi sur deux indices : le premier est qu’ils sont noirs et qu’ils ont les cheveux crépus" (II, 104 et C.A.D., 1954, p. 22).

Mais pourquoi M. Diop n’a-t-il pas ajouté la suite du passage d’Hérodote… "A vrai dire, cela ne prouve rien car d’autres peuples encore sont dans ce cas" ?

[ ma note : En effet, Cheikh Anta Diop dans Nations Nègres et Culture (1954), avait omis volontairement de reporter cette phrase d’Hérodote ici brandie par Raymond Mauny comme si cela avait une quelconque importance. Cheikh Anta Diop, le précisera dans sa réponse ci-dessous].

Et l’adjectif melanochroes employé par Hérodote ne signifie pas forcément "noir" ; Legrand, 1948 a traduit par "ayant la peau brune". Voir également à ce sujet F.M. Snowden : The Negro in Ancient Greece, 1948, p. 34, n° 24.
J’ai coupé la deuxième citation parce que la suite n’apportait rien à ma démonstration : j’avais besoin de prouver que les Égyptiens étaient noirs, peu importait de savoir (je le savais déjà) s’ils avaient cela en commun (cette qualité noire) avec tant d’autres peuples. Hérodote a fait cette remarque uniquement parce qu’il voulait ajouter une preuve supplémentaire correspondant à sa définition de l’Égyptien.

Si l’on va jusqu’au bout du paragraphe cité, on voit que pour lui, l’Égyptien avait la peau noire, les cheveux crépus et était circoncis. C’est précisément parce que les Colchidiens réunissaient ces trois caractères qu’il les considérait comme Égyptiens.

Traduire mélanochroès par "ayant la peau brune", c’est prendre des libertés d’érudit que ne justifient que les idées que l’on se fait a priori sur la peau des Égyptiens ; ce terme [mélanochroès] est le plus fort qui existe en langue grecque pour désigner la noirceur ; en toute rigueur on devrait traduire par "nègre" (niger-gra-grum).

L’attitude qui consiste à préférer l’exégèse forcenée des textes plutôt que de se rendre à l’évidence est typique de l’érudition moderne. Elle rend compte de l’état d’esprit particulier qui pousse à chercher aux mots des sens seconds au lieu de leur donner leur acception ordinaire, tellement les idées a priori sont devenues parties intégrantes de l’être.

Il faut relire les passages en question d’Hérodote dans le contexte pour savoir qu’il n’est pas soutenable, par quelque érudit que ce soit, de donner ici aux mots un autre sens que le leur propre. Hérodote était conscient (que le lecteur s’y reporte) du fait qu’il décrivait une race nègre, au sens propre du terme, dont les qualités morphologiques sont diamétralement opposées aux siennes (dans le sens des contraires : noir-blanc, crépu-lisse, etc.). Il ne s’agissait point du tout pour lui de tonalités ou de nuances à l’intérieur d’une même race au sens où voudrait l’entendre R. Mauny, comme une opposition entre Nordique et Espagnol par exemple.

[ma note : Il est important de faire ici une remarque en ce qui concerne la traduction dont mentionne Raymond Mauny, pensant ainsi détruire l’argumentaire scientifique de Cheikh Anta Diop.

Selon le linguiste Jean-Marc Égouy : Les Racines de l’Égypte ancienne, la supercherie médiatique, et Cheikh Anta Diop, Paris, Éd. Menaibuc, 2003, Il est évident que la traduction de Philippe Ernest Legrand du livre II, 104 d’Hérodote est une falsification pure et simple des termes originaux émanant du "père de l’histoire" lui-même.

Selon l’auteur, avant la traduction de Legrand, les traductions antérieures d’Hérodote en ce qui concerne la race des anciens Égyptiens était tout à fait correcte.
J.-M. Égouy a écrit :Ainsi, du 16e à nos jours, on ne cessa de traduire le père de l’histoire au sein d’institutions savantes réputées. En France, c’est l’Académie Royale des inscriptions et belles lettres, réformée en 1716 mais dont la création originelle date de 1634 et revient à Richelieu, qui fournissait en 1786 une traduction rigoureuse de "l’Enquête", avec un membre honorable P. H. Larcher.

Il est utile de préciser que, même si certains des traducteurs prédécesseurs de Larcher contestaient de façon outrée ce témoignage du père de l’histoire sur l’apparence ethnique des égyptiens, ces derniers optèrent jusqu’à la fin du 19e siècle pour une traduction fidèle et authentique du texte grec d’Hérodote. Ce fût le cas d’un professeur anglais de philosophie comparée, A.H. Sayce (1883).

Pour les traductions fidèles du passage qui nous intéresse, on peut citer, en plus de Larcher, Pierre Salia (1556), P. Du Ryer (1645), Andre-François Miot (1822), E. A. Betaut (1836), P. Giguet (1864), Henri Berguin (1932), J. Enoch Powell (1949).
Les Racines de l’Égypte ancienne, la supercherie médiatique, et Cheikh Anta Diop, P. 24.

Mais pour des raisons idéologiques, mais aussi coloniales, en pleine naissance de l’Africanisme français dont le terreau hégélien déniait à tous les peuples Nègres une histoire, on assista à partir des années 1930, à une falsification en règle des écrits d’Hérodote. Jean-Marc Égouy est assez explicite sur le sujet :
J.-M. Égouy a écrit :Philippe Ernest Legrand était professeur d’Université à Lyon quand il fût requis, de par sa correspondance avec l’Institut de France, pour une traduction nouvelle du texte d’Hérodote. Car en effet, sa qualité d’helléniste compétent le lui permettait. On vit donc publiée, dans les années 1930, une édition traduite par Legrand du tome II de l’"Enquête" d’Hérodote, tome consacré à l’Égypte. Rappelons donc le passage du texte déjà cité plus haut, s’agissant de l’apparence des égyptiens, mais cette fois traduit par Legrand : "[ ...] ils avaient la peau brune"

Le linguiste de réputation mondiale, Théophile Obenga, spécialiste des langues négro-africaines et disciple de Cheikh Anta Diop, avait déjà signalé dans son ouvrage d’érudition (Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx, Présence Africaine & Khépéra, Paris, 1996) que le terme grec "Mélankroès", utilisé par le père de l’histoire au chapitre 104, du même tome , signifie "peau noire" très exactement (de Mélas = Noir et de Kroas = Peau). Ce mot contenant le préfixe "Mélas" (le mot "mélanine" est formé à partir de cette racine), lequel ne permet aucune confusion (dictionnaire Bally), Legrand n’aurait jamais dû atténué son sens s’il n’était mû par un besoin particulier.

Il est remarquable que ses prédécesseurs, eux, n’aient pas jugé utile de se compromettre puisque leur traduction reste fidèle au message d’Hérodote. Avec cette nouvelle édition, nous assistons à une substitution du sens du terme grec, faisant curieusement passer la couleur de peau des égyptiens du noir (mélas) au brun (mélanophaios). Pourtant partout ailleurs où Hérodote utilise la racine "mélas", une traduction fidèle est alors donnée au lecteur. Mais puisqu’il s’agit de la couleur de peau des égyptiens anciens, on travestit les faits, quitte à faire écrire aux Anciens ce qu’ils n’ont pas écrit, en créant des euphémismes et des glissements de sens.

La traduction de Legrand du début du siècle fût reprise par d’autres (Jacques Lacarriere, Andrée Barguet), et c’est elle qui à l’heure actuelle fait office de traduction officielle de référence d’Hérodote.
Les Racines de l’Égypte ancienne, la supercherie médiatique, et Cheikh Anta Diop, P. 28

Il est assez étonnant en effet, que Ph. E. Legrand (éd. Les Belles Lettres, 1972), traduise pourtant dans le même livre "mélanes" par "noirs" lorsqu’il s’agit de dire "le teint des hommes, que la chaleur rend noirs" (Livre II, 22). Ou encore "mélainas" est traduit par "noires" lorsqu’il s’agit de parler des "deux colombes noires … " (Livre II, 55).

On retrouve la même traduction de la racine "mélas" signifiant "noir" lorsque l’auteur traduit "mélainan" par "noire" dans la citation "Et, quand ils disent que la colombe était noire, ils donnent à entendre que la femme était égyptienne". (Livre II, 57). Pareil, lorsque Hérodote parle de la couleur de la peau des petits hommes (les pygmées), dans son récit du périple des Nasamons (Livre II, 32).

Nous avons donc là, un cas flagrant, grossier, de falsification de l’histoire de l’humanité à des fins idéologiques par une grande institution étatique française : l’Académie des inscriptions et belles lettres. Et après cela, ce sont ses mêmes personnes qui viennent nous parler à longueur de journée de respect des droits de l’homme, de brassage culturel, de métissage, et autres slogans ronflants. fin de ma note ]
R. Mauny a écrit :"Et, lorsqu’ils ajoutent que cette colombe était noire, ils nous donnent à entendre que cette femme était égyptienne" (II, 57).

Les Grecs (les Hébreux avaient la même réaction) n’avaient-ils pas tendance à qualifier les Égyptiens de "noirs" parce qu’ils étaient seulement plus foncés qu’eux, ce qui est exact ? L’employons-nous pas la même expression en France (d’où les noms de famille Morel, Moreau, Lenoir, Nègre, etc.) pour désigner les personnes ayant une carnation plus foncée que la moyenne ?

Un Nordique a nettement conscience d’avoir le teint plus clair que l’Espagnol ou l’Italien du Sud moyen ; il parlera de peau foncée, de peau brune, même de peau noire, tout comme on le fait par ailleurs pour les baigneurs qui se bronzent sur les plages en été. Ni les uns, ni les autres ne sont pour autant des Nègres.
Le fait que les Égyptiens avaient la peau noire est, pour Hérodote, une vérité d’évidence qu’il pose, à la manière d’un mathématicien, comme un axiome pour démontrer ensuite des faits complexes. Ainsi les colombes en questions ne sont que les symboles de deux femmes que les courtiers phéniciens auraient prises à Thèbes en Égypte pour les vendre, l’une en Libye (oracle d’Amon) et l’autre à Dodone en Grèce. C’est pour cela que tout en étant des colombes, elles pouvaient être noires.

Hérodote voulait démontrer l’influence profonde de l’Égypte sur la Grèce, en particulier dans le domaine de la vie religieuse ; presque tous les dieux grecs viennent d’Égypte pour lui. Dans ce cas particulier, il voulait prouver que l’oracle d’Amon et celui de Dodone sont d’origine égyptienne et ont été fondé par des femmes enlevées dans la capitale de la haute Égypte : Thèbes ; il déduit cette conclusion du fait que les femmes en question sont noires.

Donner un autre sens au texte d’Hérodote, ce n’est même pas faire preuve d’une érudition scientifique, c’est marquer sa volonté impérieuse de passer à côté des faits, si importants soient-ils, pour se confiner dans ce qu’on veut croire. Tous les passages cités d’Hérodote sont également explicites à ce point de vue.

En revenant au cas du Nordique qui considère les populations de l’Europe méridionale comme étant plus ou moins foncées "sans que ni les unes ni les autres ne soient pour autant des nègres", je ne peux que renvoyer au passage de la première partie ci-dessus qui traite de la différence d’attitude du chercheur européen et africain à l’égard des réalités du monde de l’Afrique noire.

En effet, on voit que lorsqu’on parle de sa propre société, d’une société dont on est issu, on analyse sans rompre les liaisons, on saisit presque instinctivement les transitions, on leur donne volontiers un caractère objectif, on ne creuse nulle part des fossés profonds, on ne dresse pas des barrières infranchissables, on ne sème pas le terrain d’investigations d’une foule d’entités étanches les unes par rapport aux autres, on est enclin à chercher la cohérence des faits et on la trouve toujours. S’agit-il d’une tout autre réalité, la tendance est à la pulvérisation car, en toute objectivité (qu’on retourne devant les faits), il n’existe pas plus de différence entre le Nordique et l’Espagnol de R. Mauny, qu’entre l’Éthiopien et l’Égyptien d’une part et les autres nègres de l’Afrique de l’Ouest d’autre part. Bien sûr les uns et les autres sont conscients des nuances qui les différencient mais sans qu’ils cessent d’appartenir tous au même univers ethnique.

R. Mauny peut-il affirmer avec certitude qu’au moyen âge et à l’époque barbaresque, à la période où se formèrent les noms propres de l’Europe moderne, français en particulier, les Morel, les Moreau, les Lenoir et les Nègre n’avaient-il pas justement dans leur famille quelqu’ancêtres qui justifie cette appellation ?

Les noms n’étaient créés gratuitement ; on partait toujours d’un fait ; on s’appelait de Vallon quand on venait de la vallée. Dupont quand on habitait près du pont, etc. Pourquoi les noms impliquant une origine ethnique seraient-ils appliqués sans raison ? Ceux qui s’intéressent à la petite histoire peuvent démontrer aisément qu’à cette époque on rencontrait des éléments nègres authentiques dans différentes familles européennes de France, d’Allemagne et d’Italie, abstraction faite même de l’influence des Arabes.

[ma note : ici on voit toute l’érudition de très grand niveau de Cheikh Anta Diop, comparée au quasi illettrisme de notre cher Africaniste raciste pour ce qui est de l’histoire de son propre pays. Avant de se targuer spécialiste de l’Afrique (Africaniste) et inventer des concepts creux alimentant des divisons artificielles entres les Nègres d’Afrique (ex : l’"ethnie"), il aurait été louable pour R. Mauny (professeur d’histoire à la Sorbonne de son état) de d’abord se poser des questions de fond sur l’histoire réelle de sa douce France.

Il ne fait aucun doute, et cela Cheikh Anta Diop, très attaché à l’onomastique comme matériau heuristique en science historique l’avait déjà soupçonné, que les contacts entre les Nègres et les Européens au moyen âge, bien avant les expéditions portugaises, était un fait certain. Et comme par hasard, l’historiographie occidentale officielle pourtant érudite a préféré entretenir là encore un silence coupable à la limite criminel sur ce fait avéré de l’histoire de l’humanité. Pour des raisons il va s’en dire idéologiques et racistes.

En réalité, têtus, les faits nous dissent clairement qu’il y a toujours eu des Noirs en France et en Europe et cela à toutes les époques de l’histoire depuis les temps préhistoriques jusqu’à aujourd’hui. Nous savons par exemple, et c’est un fait certain qu’au début du 8e siècle, des chevaliers Noirs en provenance de l’empire de Ghana (Wagadou) ont envahi l’Espagne, le Portugal et la France sous la bannière de troupes arabo-musulmanes. On retrouve encore leurs traces en Angleterre, Allemagne et Italie. Ce sont les fameux Maures aussi appelés Sarrazins.

Cette présence a naturellement générée des familles mixtes et aujourd’hui encore, beaucoup de familles françaises portent encore le nom de leur patriarche Nègre en guise de nom de famille. C’est le cas des familles :

Mauroy, Moreau, Morin, Morel, Morland, Morand (dont la racine du nom comporte effectivement le terme "Maure"), Lenoir, Nègre, Sarrazin, Sarrasin, ou alors un ethnonyme Wolof tel que Dior, etc. Comme nous le montre l’ouvrage traitant de ce sujet du grand érudit Ivan Van Sertima, Africain-Américain originaire de la Guyane anglaise, professeur à l’université de Rutgers aux USA et directeur de la revue Journal of African Civilization :

Ivan Van Sertima, The Golden Age of the Moor Transaction, New Brunswick, NJ, 1992. fin de ma note]
R. Mauny a écrit : Dans l’exemple suivant concernant les Indiens du Sud (III, 101, et C.A.D. 1954, p. 22), je ne vois nulle part mentionné le fait que les Égyptiens soient noirs. Il n’est question que d’Éthiopiens.
En ce qui concerne la troisième citation d’Hérodote que critique R. Mauny, il s’agit des Indiens padéens qui n’ont jamais été soumis par Darius. Hérodote décrit leur couleur de peau avec le même qualificatif ethnique qu’il emploie à l’endroit des Égyptiens et des Éthiopiens, ils sont tous des Noirs (melanochroes), c'est là le fait que R. Mauny n’avait pas vu. Telle est la justification logique de cette citation.
R. Mauny a écrit :Le passage de Diodore de Sicile concernant l’antériorité de la civilisation éthiopienne sur l’égyptienne, selon les Éthiopiens, est intéressante à plus d’un titre car il rend compte, pour la première fois à ma connaissance dans l’histoire, de l’opinion selon laquelle les Égyptiens descendraient des Éthiopiens, et pose donc le problème de la part du Nègre dans la formation de l’Égypte antique. Aussi je considère ce texte comme plus important que ceux d’Hérodote, des auteurs de la Genèse ou de Strabon au point de vue qui nous occupe.

Mais je tiens à dire tout de suite que l’archéologie nous montre surabondamment que c’est l’Égypte qui a été l’élément civilisateur de l’Éthiopie et non l’inverse : je pense que personne ne peut prouver que les constructions architecturales, pour ne citer que cela, de Nubie, soient antérieures à celles de hautes et basse Égypte de l’époque des pyramides. Ce qui ne veut pas dire que les Éthiopiens n’aient eu aucune part dans la constitution de la civilisation égyptienne : je suis même persuadé du contraire. C’est aux ethnologues, sociologues et autres de nous préciser l’importance de cette contribution.
[ma note : Cette "critique" de R. Mauny ici, est truffée de contradictions : on rejette Hérodote et son soutien par ailleurs Diodore de Sicile drôle de cohérence pour quelqu’un qui se dit érudit …Mais laissons le maître lui répondre. fin de ma note]

Le passage en question de Diodore a été cité pour démontrer que les premiers Égyptiens qui se sont glissés plus au nord dans la vallée du Nil n’étaient qu’une fraction, une "colonie" détachée d’un tronc primitif qui était la communauté éthiopienne située plus au sud. Diodore relate se fait comme une opinion courante de son temps. Les Éthiopiens se sont toujours considérés à tort ou à raison comme les ancêtres biologiques des Égyptiens. Ils ont également revendiqué, comme le relate Diodore, la paternité des premières créations culturelles dont l’Égypte a bénéficié par la suite.

Caillaud, un des premiers modernes à avoir consacré une étude approfondie à la civilisation nubienne, est de cet avis. Pour lui, les premiers balbutiements, les premières tentatives sont nés en Éthiopie et se sont perfectionnés en Égypte. Les ébauches ainsi devenues des chefs-d’œuvre auraient remonté ensuite la vallée comme une vague qui reflue. Par conséquent, il n’a jamais été question de contester cette influence tardive de l’Égypte sur la Nubie.

En reprenant le texte de Nations Nègres et Culture auquel fait allusion R. Mauny, on se rend compte aisément qu’on n’est pas obligé de faire cette confusion. A lire la critique de R. Mauny, on a l’impression qu’il m’est arrivé d’écrire quelque part que "les constructions architecturales, pour ne citer que cela, de Nubie, sont antérieures à celles de haute et basse Égypte de l’époque des pyramides". Et puisque je n’ai jamais écrit de "telles choses", pourquoi le laisse-t-il entendre ? La meilleure façon de critiquer en toute objectivité n’est pas, à mon avis, de prêter aux auteurs des idées qu’ils n’ont pas développées, pour avoir plus de prise.
R. Mauny a écrit :Je ne vois pas dans l’exemple suivant pris à Strabon : "Des Égyptiens se sont établis dans l’Éthiopie et dans la Colchide" (I, 3, 10), ce qui peut prouver que les Égyptiens soient noirs ; ils ont colonisé partiellement ces deux pays et c’est tout.
Peut-être le lien logique (que R. Mauny dit lui échapper) est-il trop implicite ? Pourtant les textes d’Hérodote qu’on vient de lire auraient pu aider à saisir le sens de cette citation.

Pour l’Antiquité savante, Éthiopiens, Égyptiens, et Colchidiens étaient des Nègres et appartiennent à la même race. On ne me citera pas de démentis tirés de textes anciens. Or le chapitre de la Géographie de Strabon qui relate ces faits est consacré aux migrations des peuples.

L’auteur voulait tout simplement rendre compte de la dispersion des peuples, seulement pour lui le point de départ était l’Égypte et non l’Éthiopie : il pensait que c’était à partir d’un noyau primitif, que se seraient détaché sous forme de colonies, au sens antique du terme, les Éthiopiens qui auraient émigré en remontant la vallée du Nil et les Colchidiens qui s’étaient installés sur les bords de la mer Noire. C’est pour cela qu’il dit : "Des Égyptiens se sont installés en Colchide et en Éthiopie". Comme le caractère noir des Éthiopiens et des Colchidiens pouvait être considéré a priori comme indiscutable et l’est encore aujourd’hui, on pouvait déduire de la remarque de Strabon que les Égyptiens étaient noirs aussi par voie de conséquence.

[ma note : Nous venons de voir le niveau intellectuel de R. Mauny, l’éminent professeur d’histoire de la Sorbonne, grand Africaniste devant l’éternel. Après cela on ne peut que comprendre les dégâts commis par de tels personnes en Afrique Noire.]



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