Je suis allé voir ce week-end dernier The Best Man Holiday avec Tayes Diggs, Morris Chesnut, Terrence Howard Sanaa Lathan et pleins d'autres excellents acteurs Noirs, un opus relaxant, distrayant et fly, les acteurs étaient cool et n'ont pas semblé s'excuser pour ce qu'ils sont, c'est à dire des Noirs qui ont réussi et qui vivent assez bien dans la société...
Bien-sûr les critiques de grands médias s'étonnent que ce film à petit budget (17 millions, je crois) ai dépassé Thor, certes pas de beaucoup mais quand même devant Thor.
Selon certains de ces critiques <<c'est un film orienté "ethnique" qui fait son petit chemin>> pourtant ce film ne parle pas de race, ni de confrontation ethnique ou quoi que ce soit d'autres de ce genre, il s'agit d'une comédie sur fond sentimental (ouais parlant de ca, les femmes doivent apporter leurs mouchoirs, c'était un peu trop émotionnel par moments...).
En fait ce film emmerde les critiques blancs parce qu'on ne voit nulle part de bwana sauveur, ni de Noirs dans le besoin, dont on plaint soit la condition, ou dont on ai pitié, les seuls blancs dans le film sont des serveurs et un autre acteur qui était l'amoureux d'une des actrices Noires (Nia Long).
Pendant que nous les Noirs regardons les films par besoin ludique et de manière désintéressée (ce qui n'est pas toujours mauvais mais pas sous toutes les conditions), les Blancs comme ils l'ont toujours montré le font selon leurs propres canons, donc lorsqu'ils y sont représentés en minorité, c'est un problème, en position d'infériorité c'est un autre problème, en situation d'adynamie c'est un drame, en une place où ils ne sont pas les seuls héros, c'est un crime de lèse-majesté ect...
Partout où ils sont vus, les Occidentaux se croient en terrain conquis, donc s'imaginent être les mâles Alpha, pour ce qui est des mâles Omega et Delta, non merci, pas pour eux.
12 years a slave promeut la théorie n-fois vue du blanc sauveur, ici c'est Brad Pitt (qui est aussi l'un des producteurs, qui est fou ?) dans ce film on a pitié de l'esclave mais on s'identifie pleinement au sauveur parce que le film est caricaturé de cette manière, le nanisme de la souffrance des victimes contraste avec la sympathie qu'on a pour le sauveur, toute la charge emotive est portée sur le sauveur et non les esclaves les grandes victimes, du coup, il, le saveur, devient le point focal, le point d'humanité dans toute cette animosité...
Des films comme The Help, The Butler, The Blindside (avec Sandra Bullock) sont symptomatiques de ce qui est decrit plus haut, The Blindside par exemple , voilà un film qui devait faire l'autobiographie du footbaleur americain Michael Oher (il joue aux Ravens de Baltimore) et qui est soudain pris dans l'engrenage de l'éternelle homelie à la gloire du blanc sauveur (cette fois-ci c'est une femme blanche).
Sandra Bullock prend toute la place ne laissant que la pitié, l'idiotie et la plainte pour Michael Oher, dont on gagnerait pourtant à connaître autrement que par les lentilles de sa bienfaitrice.
Bref, The Blindside comme tant d'autres films dits Noirs sont des pertes mémorables narratives et des manques à gagner en matière de d'érudition sur la volonté et le destin, tout ça par communautarisme occidental exacerbé, c'est dommage...