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Essaba
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Vive la République !

Message par Essaba » juin 23, 10 1:03 pm

Accueil">http://www.altersexualite.com/">Accueil du site > Livres">http://www.altersexualite.com/spip.php? ... _cl#Livres pour les jeunes et les « Isidor » HomoEdu > Fictions">http://www.altersexualite.com/spip.php? ... l#Fictions 3e > Vive la République ! de Marie-Aude Murail



http://www.altersexualite.com/local/cac ... -50f97.jpg" style="height: 200px; width: 200px;" width="200" height="200">
Un pavé dans la gueule ! 3e et lycée.
Vive la République ! de Marie-Aude Murail
Pocket jeunesse, 2005, 321 p., 12,5 €.


samedi 7 avril 2007, par Lionel">http://www.altersexualite.com/spip.php? ... _cl#Lionel Labosse





Aucun rapport, a priori, avec notre thèmatique http://www.altersexualite.com/spip.php?article1" class="spip_in">« altersexuelle ». Mais après http://www.altersexualite.com/spip.php?article73" class="spip_in"> et http://www.altersexualite.com/spip.php?article70" class="spip_in">, on a envie de s’abonner à vie à tout le bonheur qui coule en larmes de rire ou d’émotion de la plume de http://www.altersexualite.com/spip.php?article69" class="spip_in">Marie-Aude Murail . Le bonheur et la révolte.
Résumé

À 22 ans, Cécile Barrois vit chez
sa maman, avec son grand dadais de frère, Gil. Elle entame sa carrière
de maîtresse d’école avec des méthodes personnelles. Elle tient en
haleine les CP avec l’histoire de « Lapinou Crotte-Crotte »,
dont elle invente les épisodes au gré des psychodrames du jour. Elle
leur apprend quand même à lire, au point de savoir déchiffrer le mot
« nu » sur « un gros titre du magazine  »
(p. 85). Elle perd parfois courage, mais le directeur d’école la
soutient, ému tant par sa jeunesse et son charme que par ses vertus
pédagogiques. Il s’agit d’une école de centre-ville assez hétérogène,
et nous suivons jusque chez eux quelques élèves, cela va d’Églantine de
Saint-André à Steven, dont le QI est « un peu au-dessous de la norme »
(p. 250). Mais surtout l’école a été sauvée de la fermeture par
l’arrivée d’une famille nombreuse réfugiée de Côte-d’Ivoire, les
Baoulé. Or le méchant de l’histoire, le propriétaire du « Tchip
Burger », guigne le bâtiment qui abrite l’école, le seul emplacement
possible pour installer son restaurant en plein centre. Pour ce faire,
il lui faut absolument faire débouter les Baoulé, enfants compris, de
leur demande d’asile, et bien entendu aucun scrupule ne le retient.
C’est justement au Tchip Burger que Cécile
dîne une fois par semaine avec son frère Gil. Elle tombe sous le charme
d’un serveur, qui n’est autre qu’Éloi de Saint-André, le frère de son
élève. Éloi a quitté sa famille et s’efforce de subvenir à ses besoins.
Il avait été victime d’une agression violente, on lui avait volé ses
vêtements de marque, et ce traumatisme lui avait fait prendre
conscience de la violence inhérente au commerce de masse. Il collabore
avec une amie, Nathalie, à une association d’aide aux sans-papiers.
Constatant que sa sœur a repéré le beau Saint-André, Gil fait
connaissance. Éloi lui propose un rendez-vous pour « changer le
monde ». Gil soupçonne une « technique de drague inédite » (p. 60),
mais non, il s’agit d’une virée avec le « GAP, Gang Anti-Pub » (p. 62).
Gil tombera sous le charme de l’altermondialiste (le mot n’est pas
utilisé, mais la L.C.R. est nommée, p. 131), pour le plus grand bien de
sa sœur, rassurez-vous. Voilà, les dés sont jetés, lequel des Titans va
l’emporter, de l’ignoble directeur de fast-food ou du républicain
directeur d’école ?

Mon avis

Mais où s’arrêtera http://www.altersexualite.com/spip.php?article69" class="spip_in">Marie-Aude Murail ?
Après l’homosexualité, la voilà qui fait l’apologie de toutes les
perversions qui menacent la croissance de notre beau pays. Telle une
passionaria des barricades, elle fait brandir à ses personnages le pavé
(p. 65), et se gausse des activités de surconsommation
dans les supermarchés (scène d’anthologie, p. 175) ou de la
consommation passive de télévision grâce auxquelles pourtant les
enfants ne s’ennuient plus le dimanche. Elle fait l’apologie de délits
tels que « l’aide au séjour à personne en situation irrégulière »
(p. 276), et son tour de passe-passe ne trompe personne : ces deux
Africaines qui se font passer pour sœurs sont plutôt des coépouses,
croyez-moi, et voici une apologie de la polygamie. Pourquoi pas
l’excision et la fellation, pendant que vous y êtes ! Et cette petite
fille toute fière d’annoncer « Moi, mon papa, il viendra avec sa copine, alors, ma maman elle viendra pas »
(p. 151). Ou je me trompe, ou c’est une insidieuse propagande
altersexuelle ! Et ce garçon qui joue aux dés la fille qu’il aimera (p.
192)… Et ce brave quinquagénaire victime du démon de midi… Et ça se
vante d’être « chevalier de la légion d’honneur » !

Trêve de plaisanterie : « Ça, c’est une fille qui a des couilles ! »
(p. 281). Malgré sa couverture aux dessins enfantins, ce pavé est à
réserver aux 3e et aux élèves de lycée général ou professionnel. Tous
les thèmes de leurs difficultés quotidiennes y sont habilement
tressés : le drame des réfugiés politiques et des sans-papiers, les
enfants qui vivent dans des squats, la prise de conscience de
l’aliénation du commerce de masse, de l’exploitation par les
entrepreneurs sans scrupules, les manipulations des possédants qui
s’arrangent avec la loi, la violence policière qui s’abat sur les
petits et épargne les délinquants en col blanc. Et puis les
sentiments : la générosité latente cachée sous des abords revêches et
des mots durs, qui n’attend pourtant qu’à s’éveiller. Eh oui ! on peut
utiliser le mot « nègre » ou « bamboula » et, quand on vous le demande,
héberger un sans-papiers. Il en va de même pour les insultes
homophobes… le mot est l’habit de la pensée, et l’habit ne fait pas le
moine, http://www.altersexualite.com/spip.php?article69" class="spip_in">Marie-Aude Murail
excelle à dénicher les sentiments sous l’habit des mots. L’amour qui se
cache sous la haine et éclate au bord de la mort dans la famille
Saint-André (n’est-ce pas un saint écartelé sur une croix ?) dans une
scène qui, peut-être, tirera des larmes à ceux qui, pour une raison ou
une autre, ont été en rupture avec leur famille (p. 248), vous voyez ce
que je veux dire ? Les difficultés, les doutes et les réussites d’une
prof d’école en butte à l’incompréhension d’un inspecteur qu’on aurait
voulu encore plus humiliant, comme certains savent l’être ; la foi
républicaine en une école « château fort » (p. 294), etc. Un roman
foisonnant pour rire, pour pleurer, pour comprendre le monde dans
lequel nous — et nos élèves — vivons.

Deux ou trois remarques discordantes cependant. Premièrement, http://www.altersexualite.com/spip.php?article69" class="spip_in">Marie-Aude Murail
m’a écouté, et a laissé échapper, enfin, une toute petite coquille à la
page 126, que je m’empresse de ramasser (il faut bien qu’il y en ait
qui se dévouent pour dénoncer !). À vous de trouver… (Trouvez aussi un
joli calembour à la p. 313). Deuxièmement, je ne suis pas convaincu par
l’abus de gros mots, qui trop souvent contaminent le discours du
narrateur : « Audrey s’emmerdait » (p. 173). On sent la rage derrière
ces mots, mais le langage aussi n’a-t-il pas son économie ? Gare à
l’inflation ! Enfin, dans les paroles prononcées en français par les
mères ivoiriennes, la non-prononciation du son R n’est-elle pas plutôt
propre aux Antillais ? (Voir sur ce point de Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant, Folio essais, p. 70.) [http://www.altersexualite.com/spip.php?article72#nb1" class="spip_note" rel="footnote" title="À vrai dire, je suis preneur d’informations (il y a bien un thésard qui a (...)" id="nh1">1]

http://www.altersexualite.com/spip.php?article2" class="spip_in">Lionel Labosse



Voir en ligne : http://www.marieaudemurail.com/" class="spip_out">Le site de Marie-Aude Murail

P.-S.

© altersexualite.com 2007

Réagissez, complétez cette critique, en précisant si vous êtes auteur, enseignant, élève… Retrouvez l’ensemble des http://www.altersexualite.com/spip.php?article100" class="spip_in">critiques littéraires d’altersexualite.com. Voir aussi http://www.altersexualite.com/spip.php?article251" class="spip_in">Déontologie critique.









Notes

[http://www.altersexualite.com/spip.php?article72#nh1" id="nb1" class="spip_note" title="Notes 1" rev="footnote">1]
À vrai dire, je suis preneur d’informations (il y a bien un thésard qui
a traité le sujet, non ?), car ce n’est pas si clair. Je me rappelle
une élève camerounaise qui avalait les R comme les Antillais…

"Quand les blancs sont venus en Afrique, nous avions la terre et ils avaient la Bible.Ils nous ont demandé de prier avec les yeux fermés; quand nous avons ouvert les yeux, les blanc avaient la terre et nous avions la Bible." Jomo Kenyatta



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