la philosophie et patriotisme
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par deyoga » sept. 27, 08 7:35 am
Docteur Voho Sahi : “C’est du
patriotisme que j’ai à parler et, pour le faire, j’ai choisi l’œuvre de
Jean-Jacques Rousseau, non pas pour illustrer mon propos, mais à la
fois comme espace conceptuel où la notion est à l’œuvre et comme point
de vue philosophique sur le rapport de l’homme à la patrie. Je pars du
principe qu’il y a un intérêt philosophique de la question du
patriotisme, indépendamment du regain d’intérêt que l’homme ou
l’actualité suscitent ou peuvent susciter pour cette notion”. Le
«Bagnon» du temple du savoir, à l’occasion, le professeur Voho Sahi,
pour mettre suffisamment en lumière l’interprétation de l’œuvre de
Rousseau, s’interroge en soulignant toutefois qu’il y a, pour chaque
discipline, une question fondamentale, sorte de “pierre philosophale”
contre laquelle le savoir butte en même temps qu’elle donne sa raison
d’être à la quête du savoir. Il relève, en effet, que l’on peut dire
que toute la chimie tourne autour de la question essentielle que
constitue l’énigme de l’eau. Selon Voho Sahi, comment se fait-il que
l’eau est-elle l’eau alors que, d’un côté, elle a tout pour être un
corps solide comme le roc, ce qu’elle devient sous une certaine
température (il suffit de songer aux glaciers des pôles et aux glaçons
de nos réfrigérateurs) et que, d’un autre côté, l’eau a tout pour être
un gaz aussi léger que l’air, ce qu’elle devient quand elle s’évapore ?
Dans lequel de ces états l’eau est-elle l’eau ? Quand elle est liquide,
gaz ou solide ? En guise de conclusion à cette observation, le
professeur Vohi Sahi soutient : “C’est en ces termes analogues que se
pose, en philosophie ou à la philosophie, la question qui suscite
l’intérêt du philosophe pour le patriotisme. Cette question principale,
c’est l’énigme de la coexistence humaine, c’est-à-dire de la
sociabilité chez les hommes”.
Le professeur Voho Sahi fait remarquer que, selon Rousseau, ce qui
rapproche et maintient les hommes ensemble, ce n’est ni la violence, ni
la crainte de la violence, mais plutôt l’amour, puisque rien ne
prédispose l’homme à la violence, ni a fortiori à la guerre dans son
état naturel. Rousseau a remarqué que l’homme sortant des mains de la
nature est bon ; c’est la société qui le corrompt. Ceci étant, c’est
dans le cœur de l’homme qu’il faut rechercher les fondements de la
société. C’est donc autour de l’amour qu’il faut bâtir la valeur
humaine. «Or, de l’amour, il y a trois connotations chez Rousseau, a
noté Voho Sahi. Il y a l’amour de soi qui nous élève au sein de
l’humanité, l’amour-propre qui nous élève aux yeux des hommes et
l’amour de la patrie qui forme le lien entre les membres d’une même
communauté patriotique».