SYNOPSIS :
République
dominicaine. Jean-Baptiste et Magdaleine sont mariés. Ils vivent sur
une plantation de canne à sucre. Magdaleine ne supporte plus la vie
dans la Batey (nom créole pour les plantations) et veut retourner en
Haïti. Même si Jean-Baptiste espère pour eux deux une vie meilleure en
République Dominicaine, la mort de leur enfant de sous-alimentation
confirme sa décision.
La tentative de
viol de Magdaleine par l’un des gardes va précipiter leur départ. Avec
l’aide d’Ernesto, médecin militant de la plantation, ils s’enfuient,
emmenant avec eux Pierre, un jeune coupeur de canne de 14 ans
complètement dévoué à Magdaleine.
Le
groupe traverse la République dominicaine, essayant d’oublier leur vie
de misère et les injustices qu’ils ont subies jusque lors. Une
situation d’autant plus choquante quand elle est mise en regard du
tourisme florissant sur cette partie de l’île et qui n’a aucun contact
avec leur réalité.
Le retour du
couple en Haïti sera une rencontre tragique avec un monde dévasté par
la pauvreté et la violence, où le fatalisme passif des habitants donne
l’impression que le temps s’y est arrêté...
Ce
qui m’a toujours frappé dans l’horrible tragédie des Haïtiens en
République dominicaine est que cette situation d’exploitation
méthodique et consciente a été mise en oeuvre par un Etat à la
constitution reconnue et légitimée par les pays européens et le monde
occidental. Un monde où l’on pense que les règles de cohabitation
civile et de l’état de droit sont respectées.
Et
en fait il n’en est rien car ce traitement esclavagiste d’un peuple par
un peuple voisin rappelle des situations qui devraient appartenir au
passé, à la fin du 18ème siècle plus exactement. Mais le fait que cette
situation perdure, inchangée, est encore pire puisqu’on la voit
aujourd’hui avec les yeux de la conscience moderne.
Un
autre aspect dramatique de cette situation est qu’elle n’est pas
relayée par les médias occidentaux : dans cette tragédie, il n’y a pas
de Bush qui exerce une pression pour la résoudre, pas de pétrole
justifiant le meurtre ou d’autres intérêts financiers.
Bande annonce