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par Minanga » août 08, 19 6:59 pm
Bonjour Gnata,
j'ai lu ton poste il y a quelque jours, avant de retrouver mon mot de passe et de rentrer au village. J'avoue que d'entendre au loin vos causeries sous l'arbre à palabre m'a donné envie de revenir.
Je ne sais pas si ce que je vais te répondre est structurel mais dans un premier temps je suis évidement d'accord avec le fait de soutenir les noirs américains mais aussi n'importe quelles minorités qui revendiquent simplement justice.
Cependant et pour faire court, je crois que l'Afrique aurait surtout à gagner à soutenir les courants appelant à une remise en cause du système capitaliste dans son ensemble. Pour paraphraser le titre d'un livre "et si le retard de l'Afrique était de la résistance face à un développement inhumain du monde". Je pense à la "décroissance" (voir mon post récent) mais de façon moins radical, il peut s'agir des mouvements qui réclament plus d'autonomie, moins de centralisation, plus de joie de vivre, moins de vitesse (ex. slow food). Ce sont là souvent des valeurs souvent défendues par des mouvances ancrées dans le local et les traditions. Il peut s'agir par exemple des amériendiens s'opposant au développement d'un barrage hydro-éléctrique qui innonderaient ce qui leur reste de territoire, ou des haïtiens qui exapéré de la gabégie internationales suivant le tremblement de terre, voudrait reprendre le contrôle la reconstruction de leur pays sans le soutient contraignant des étrangers.
Car, ce que réclame les noirs américains aujourd'hui n'est ce pas d'avoir leur part du gâteau de la richesse américaine. Celle-ci est le fruit de leur sueure, bien sûr mais pas seulement. Ce pays use largement ou abuse de sa puissance militaire et symbolique pour s'imposer au reste du Monde (et à l'Afrique en particullier). Ne serait-il pas plus intéressant pour le continent de soutenir des mouvements qui appellent à freiner la fuite en avant capitaliste américaine (ou européenne, ou chinoise, ou même africainne) ? Plutôt que d'espérer un jour rabaisser notre continent à un niveau de consommation inhumain en suivant les investissements de la diaspora enrolé malgré eux dans un commerce qui se veut sans fin mais à qui, il me semble, les pères du panafricanisme voulait déjà mettre fin.
« Tout est dans la nature et toute la nature est en moi. On est ensemble ! »
Parole de pygmée