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Fraternite Matin et L'histoire de la CIV!

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Beauté Nubienne
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Message par Beauté Nubienne » août 02, 12 12:04 pm

<font color=brown>Reponse à <b>Denis-le-baoule</b>:</font>
 
beaute c'est se qu'on nous a ensseigner a l'ecole ou bien , si tu as des articles qui nous prouve que se samory etait mauvais la keh il faut envoyer on va voir parce que je suis confondu.
je veux vraiment maitriser l'histoire de mon pays et de mon continent .
merci la bas Nubienne.


Denis, pour commencer, samory ne fait pas partie de l'histoire de notre pays ! En venant nous islamiser pour le compte des arabes évidemment, en nous génocidant à la manière de son descendant mossi dramane alassane ouatara, on a stoppé sa folie meurtrière et génocidaire chez nous !

Oui samory était vraiment mauvais ! On n'a pas besoin d'avoir lu des tonnes de livres pour comprendre qu'un Africain qui assassine ses frères de race parce qu'ils résistent à l'islam ou pour les islamiser, est un traître et un fossoyeur de l'Afrique !

Quand aussi ce dernier alimente la traite arabo-musulmane en livrant ses frères de race aux arabes parce que ceux-ci ne veulent pas être islamisés !

samory touré est un traitre et un fossoyeur de l'Afrique qui détestait les blancs mais qui adorait les arabes ! Avant lui, il y avait soundiata kéita !
L'argent n'a pas d'odeur mais ça se sent quand on n'en a pas !



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Tipa
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Message par Tipa » août 02, 12 1:06 pm

Reponse à Son Excellence Mekoo90:
L'un des échecs de notre système éducatif, c'est qu'il nous apprend à glorifier l'histoire des autres et à négliger voire à méconnaître la notre. Combien d'ivoiriens savent qu'avant d'être "le pays de l'hospitalité" la CI était surnommée la Côte des mal gens? Combien on appris à l'école la résistance des Abey, Ngban... à la pénétration coloniale? Le patriotisme est également à cultiver à ce niveau. Merci Tite soeur de saisir cette occasion pour faire un clin d'oeil à l'histoire de la résistance ivoirienne.
"Elles sont lourdes, lourdes les chaînes que le nègre met au cou du nègre pour complaire aux maîtres du jour." Bernard B. Dadié



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Message par Mekoo90 » août 02, 12 3:30 pm

<font color=brown>Reponse à Son Excellence <b>Tipa</b>:</font>
 
De rien Grand et je vais la suite.



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Message par Mekoo90 » août 02, 12 3:31 pm

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ANOUMABO DEVIENT TREICHVILLE

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PALAIS DU GOUVERNEUR
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3ème PARTIE : ABIDJAN 3ème capitale (I) (2 photos)
3ème PARTIE – ABIDJAN

La future « perle des lagunes », Abidjan, connait un destin moins terne et devient très vite une ville avant de devenir la ville par excellence de la Côte-d’Ivoire coloniale. C’est en 1897 que la mission Houdaille...See more
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Re: Fraternite Matin et L'histoire de la CIV!

Message par Mekoo90 » août 02, 12 4:03 pm

2ème PARTIE – BINGERVILLE (2ème capitale)

Qu’en est-il de Bingerville où l’on doit créer de toutes pièces une capitale administrative ? C’est une capitale mort-née.

Ironie du sort, on a confondu l’Adjamé-Santey proposé par le capitaine Houdaille – qui est celui des Ebrié Bidjan – avec l’Adjamé-Santey des Ebrié Akoué ; le premier est celui aux abords duquel doit partir le rail dans la colonie ; le second offre les mêmes avantages de site avec une altitude supérieure de 30 à 40 mètres. Puisque l’Administration quittait Grand-Bassam pour être dans un site plus aéré, il a fallu faire bon cœur contre mauvaise fortune.
Et en plus, lorsque le chemin de fer destiné à drainer de l’intérieur toutes les richesses de la colonie, sera achevé, une autre agglomération deviendra prépondérante, plus en rapport avec les préoccupations du milieu européen. Pourquoi donc aller s’établir dans une ville faite pour l’Administration ? Seuls donc iront à Bingerville les fonctionnaires et les agents de l’Etat attachés au gouvernement local. Aussi en 1900, quand commence la construction de la capitale administrative, personne ne croit au caractère définitif d’un transfert décidé malgré les avis des commerçants.

D’ailleurs la région est mal contrôlée et les Ebrié encore insoumis. Sa richesse est l’huile de palme mais, en 1900-1913, c’est l’exploitation du caoutchouc qui fait prime.

Le Palais du gouverneur mettre sept ans pour être achevé. C’est de l’architecture coloniale de style Nouvelle-Orléans.
Lorsque l’Administration choisit le site, il est déjà occupé par des villages ébrié ; principalement ceux du goto (tribu ébrié) akoué. Ce sont les villages de Santey et Adjamé.

Pour éviter des heurts inutiles, les habitants de Santey et Adjamé quittent le site pour s’installer, les uns, plus près de la lagune vers Abidjan ; les autres plus à l’intérieur des terres ; d’autres encore, sous la conduite de Assimi Alou, plus à l’est sur la route de Bregho.

Les habitants de deux villages se révoltent. Ce sont les habitants d’Akouédo-Akoué et Mbadon en 1904. Jusqu’en mars 1905, l’insécurité règne aux portes même de la capitale de la Côte-d’Ivoire. Un mois de conquête systématique, et c’en est fait de la résistance armée des Ebrié-Akoué. Dès 1900-1912, en bordure de la lagune, se constitue lentement un nouveau village. C’est Gbagba, le village des Alladian, Apollonien, Abouré, Agni, Sénégalais, Nago… : domestiques, planteurs, piroguiers, petits marchands, artisans, etc.
De 680 habitants en 1901, elle passe à 824 en 1910 et 1215 habitants en 1917, le maximum de population jusqu’en 1939. Bingerville reste une excroissance que l’on pense sans lendemain.

Sous Gabriel Angoulvant, dont les préoccupations sont autres que celles de ses prédécesseurs, l’idée de maintenir Bingerville définitivement comme capitale administrative est la ligne officielle. Elle est soutenue par Barthe, l’agent général de la CFAO, qui, contre ses autres collègues installés à Grand-Bassam, croit davantage en l’avenir d’Abidjan qu’en celui de Grand-Bassam.
Gabriel Angoulvant s’évertue à embellir sa « capitale » et la rendre attrayante aux Européens. On débroussaille, on met l’éclairage public, construction d’une usine de captage et on dote Bingerville d’un système d’adduction d’eau. Construction d’une route de 27 kilomètres, qui la relie à Abidjan. Sans l’avoir voulu, il vient de créer la voie qui fera de Bingerville un faubourg d’Abidjan.

La polémique sur la question du transfert de la capitale rebondit. Les maisons de commerce, qui commencent à s’établir en même temps à Abidjan où elles font un chiffre d’affaire de plus en plus important, pèsent de tout leurs poids.
Le 20 décembre 1920, par délibération du conseil local de Gouvernement, le principe d’un nouveau transfert de capitale est adopté. Il se fera de Bingerville à Abidjan.

Que faire alors de Bingerville ? Un sursis de14 ans (1920-1934), le temps que soient achevés les principaux édifices publics symbolisant le nouveau pouvoir d’Abidjan, capitale de la colonie. Bingerville est la capitale provisoire de la Côte-d’Ivoire. C’est un provisoire qui aura duré 34 ans. Cette période aura laissé des traces, même si le palais des gouverneurs, inauguré en grande pompe par Gabriel Angoulvant en 1913, reste vide de 1934 à 1939, le temps de le reconvertir en orphelinat des métis…

(photo : hôtel du gouvernement devenu foyer des orphelins).


 
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LES CAPITALES DE CÔTE-D'IVOIRE : GRAND-BASSAM – BINGERVILLE – ABIDJAN –

1ère PARTIE – GRAND-BASSAM ( 1ère capitale)


Chronologiquement, Grand-Bassam est le lieu de résidence du premier gouverneur de la Côte-d’Ivoire devenue colonie autonome en 1893. Louis Gustave Binger s’y installe, et avec lui les services du gouvernement. Pourquoi le choix de Grand-Bassam plutôt que celui d’Assinie, siège jusque-là de la Résidence ? Parce que Grand-Bassam est plus proche qu’Assinie de la zone de grande production d’huile de palme dans les années 1880-1890. Cela suffit pour faire de Grand-Bassam un lieu idéal pour implanter la capitale d’une jeune colonie à construire.
Les résultats son spectaculaires. Plusieurs firmes commerciales ouvrent ainsi des agences à Grand-Bassam dès 1894 (CFAO, King, CFK, etc. ; des banques coloniales arrivent : la Banque de l’Afrique de l’Ouest qui construit un bâtiment à étage en 1904, la Bank of Nigeria, plus tard, la Banque commerciale de l’Afrique, la Banque française de l’Afrique. Des entreprises de transport maritime s’implantent : Elder Dempter, chargeurs réunis.

C’est la ville européenne ou officielle. Peu après être devenue capitale de la Côte-d’Ivoire, Grand-Bassam connaît des malheurs. La fièvre jaune en 1898 comme elle l’avait fait en 1863, puis l’année suivante et, jusqu’en 1905, la terrible épidémie fait des ravages dans la population.
Les européens paient le tribut le plus lourd car leur quartier est encore insalubre et comporte de nombreux gîtes de moustiques, et aussi, parce qu’ils connaissent mal cette maladie.
Les épidémies de fièvre jaune décident les autorités à prendre des mesures strictes et à mieux aménager l’espace : la vaste zone marécageuse située à l’est de l’agglomération est comblée en 1903 ; la chaussée des rues qui avaient été tracées est recouverte de coquillages concassés ; et même, en 1908, quelques-unes sont bitumées.

La hantise de l’épidémie va faire fuir la population européenne et pousser le transfert de la capitale à Adjamé-Santey. La bataille du transfert durera jusqu’en 1929 jusqu’à ce que Port-Bouët ait été choisi pour la construction du nouveau wharf.
Le ministère tranche en 1900 : l’administration ira s’installer à Adjamé-Santey, lieu plus aéré. La colonie aura une capitale économique (Grand-Bassam) et une capitale administrative (Adjamé-Santey que l’on baptise Bingerville).
En 1929 encore, 49% des entreprises immatriculées en Côte-d’Ivoire ont leur siège à Grand-Bassam. « Voir Bassam et mourir » ; car c’est le temps de la splendeur.

En 1904, la population totale est estimée à 1 776 habitants (280 européens et 1496 Africains) si on ajoute à ce chiffre la population de Moosou, Efai (Petit-Paris) et Azuretti, on atteint 3 226 habitants.
En 1916, on estime la population à 2842 habitants (non compris les habitants de Moosou, Azuretti et Petit-Paris). Au lendemain de la guerre, entre 1916 et 1921, la population est estimée à 7 370 habitants. Dans les années trente, Grand-Bassam est la ville de la fête par excellence.
(photo : plan de la ville de Bassam en 1922)

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JEUNE HOMME SENOUFO DE KORHOGO DU DÉBUT DU XXème SIÈCLE.
( notons la belle coiffure traditionnelle et les scarifications de l'époque).
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PORTRAIT D'UN VIEIL ADMINISTRATEUR
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Message par Mekoo90 » août 02, 12 4:04 pm

SUITE ET FIN DE LA RÉSISTANCE MILITAIRE IVOIRIENNE

La répression :


La répression de la résistance militaire ajoutera dans toutes les régions aux effets des dramatiques revers des guerriers ivoiriens. Le succès de la conquête se traduit partout par l’emprisonnement des chefs de la rébellion.

Les premiers internés (50 personnes) le sont en Côte-d’Ivoire même ; parfois dans leur région d’origine. Mais, par un arrêté du gouverneur général en date du 12 avril 1912, l’internement peut être aggravé par une mesure de déportation. Ainsi, entre 1912 et 1915, 220 chefs, guerriers et notables sont internés, dont 68 déportés de Côte-d’Ivoire en Mauritanie, au Sénégal et au Dahomey. Les peines sont lourdes (de 3 à 10 ans) et les conditions de détention quasi insupportables : les trois quarts des prisonniers meurent en moins d’un an.

On ne se contente pas de décapiter la résistance ; on inflige aux populations vaincues la loi millénaire de l’amende de guerre « comme condition de soumission ». Pour les seuls cercles baoulé (Baoulé-Sud, Baoulé-Nord et N’zi-Comoé), ces amendes se sont élevées à 435 950 F pour 1910-1912 !! Une somme déjà à cette époque, surtout dans une région ruinée par la guerre.
Le prix payé par la résistance militaire était lourd. Mais parce que la conquête organisée par Angoulvant n’est pas que militaire, la résistance des peuples ivoiriens emprunte d’autres formes, plus économiques et sociales, longtemps encore après la défaite.
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SUITE : RÉSISTANCE MILITAIRE IVOIRIENNE (2ème partie)

Il faut multiplier les alliances avec des voisins eux aussi menacés pour accroitre les chances de la résistance. Certains guerriers, vaincus dans leur tribu, décident de continuer la lutte dans la tribu voisine. Ainsi, vaincu en juillet 1910 par le capitaine Javouhey, Bony Ndgoré de la région de Daoukro se réfugie chez les Agba de Dimbokro pour y continuer le combat. De même, les Abbey multiplient les coups de main contre la colonne du commandant Noguès après leur échec devant le poste d’Agboville et sur la voie ferrée (janvier 1910).

A partir de février, une partie importante des guerriers abbey, selon Angoulvant, se réfugie chez les Attié pour y trouver des appuis et reconquérir leur territoire.
En 1912, malgré cette résistance acharnée des Abbey, la conquête est réalisée. D’est en ouest, les exemples de tels faits sont nombreux. Ils témoignent d’un autre caractère de la résistance militaire après 1908 ; c’est une résistance désespérée de populations largement dominée au plan de l’armement. Car, malgré les nuances régionales dues à la différence de niveau des échanges extérieurs de chaque population, de quoi se compose l’armement de la résistance ivoirienne ?

Beaucoup de vieux fusils dont les modèles les plus récents datent de 1883. On trouve surtout des fusils à silex sur les 115 000 saisis ou pris après combats par les troupes coloniales entre 1909 et 1919. Ce sont des armes peu efficaces. L’administrateur Marc Simon raconte comment il a échappé à la mort dans une embuscade en 1909 : « (…) Un indigène caché dans la dernière case a fait dans le mur un trou suffisant pour y placer le canon de son fusil et à mon passage il a tiré. Le temps que le silex émette une étincelle, que la poudre du bassinet prenne feu, puis celle du canon et que la charge de pierraille soit projetée en avant, il s’est passé le ou les dixièmes de seconde suffisants pour le déplacement de la cible que je constituais et son remplacement par mon malheureux planton. »
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ARME DE GUERRE ASHANTI ( LES ARMES SILENCIEUSES)

Ce sont des armes "nobles", les armes silencieuses réservées aux grands guerriers!

Le fusil est rare ; les munitions aussi depuis la décision d'Angoulvant dès 1908 de réglementer les commerces des armes et munitions. Les armes les plus fréquentes sont la sagaie et la flèche empoisonnée.

Ce sont des armes silencieuses, mais de courte portée. Les traditions orales rapportent aussi le recours aux pièges de la forêt et aux embuscades. L'expérience de la guerre en forêt et l'utilisation d'éclaireurs autochtones permettent parfois aux tirailleurs d'éviter la mort et expliquent le faible nombre de victimes dans leurs rangs, même si les rapports militaires paraissent avoir presque totalement passé sous silence le nombre d'auxiliaires tués, surtout parmi les porteurs.
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Carte de Côte-d'Ivoire de l'époque coloniale
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Dernière modification par Mekoo90 le août 02, 12 4:14 pm, modifié 1 fois.



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Message par Mekoo90 » août 02, 12 4:15 pm

LES ATROCITÉS DE CETTE GUERRE DE CONQUÊTE

Car cette guerre de conquête est parfois l’occasion d’atrocités. Bien que les exemples attestés ne soient pas légions à travers les rapports coloniaux de l’époque, la tradition orale continue d’en porter témoignage : des officiers français sont connus pour s’être illustrés par leur cruauté.
Des chefs de guerre ivoiriens n’ont pas fait de quartier lorsque l’occasion leur était donnée de tendre une embuscade à une patrouille de tirailleurs. Des officiers français les plus cités, il y a surtout le capitaine Foussat, « bourreau » des Ayaou en 1908 et des Gouro en 1909, le lieutenant Bonne qui n’hésitait pas à raser des villages entiers dans la région dida et gagou (1911-1912), le capitaine Bellon qui, à Daloa (1913), passa par les armes tout ce que la région comptait de « féticheurs ».

On doit à un vétéran des guerres coloniales, le Dr Combe, la dénonciation de ces méthodes à l’époque même. Il n’est d’ailleurs pas seul si l’on en croit l’écho que font alors les milieux humanitaires français dans les journaux parisiens. Le gouverneur Angoulvant doit souvent défendre sa politique contre la dénonciation de ces « bavures ».

La durée des opérations montre que cette guerre de conquête appelée « pacifiquement » par son principal théoricien n’est pas une promenade de santé pour les troupes coloniales. Loin s’en faut. Plus longue que la guerre contre Samori, ce que les traditions orales ivoiriennes appellent « la guerre contre les Blancs » témoigne d’une étonnante capacité de résistance de ces peuples (1908-1915)
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CONQUÊTE MILITAIRE : Le début de l’action vive (1908 à 1920)

L’offensive de l’armée de conquête, qui débute en octobre 1909 avec les opérations de « la colonne des Akoué » (c’est le début de la « période d’action vive »), se combine avec la tactique dite de « la tâche d’huile ». Cette dernière consiste à occuper (ou réoccuper) des points stratégiques érigés en postes militaires définitifs ou provisoires. De ces postes partent des patrouilles qui sillonnent la région environnante dans un rayon de 25 kilomètres ; elles désarment les populations, réduisent toute tentative de résistance, explorent le secteur, détruisent tout hameau, procèdent à l’arrestation de toute personne suspecte d’hostilité à la présence française ; surtout les sorciers considérés comme les « âmes damnées ». Après quoi le gros de la troupe progresse plus à l’ouest.

Jusqu’en 1915, ce plan est appliqué pour venir à bout de la résistance militaire des Ivoiriens.
Après 1915, l’état de la conquête et les opérations militaires en Europe amènent une réduction des effectifs réguliers et l’action privilégiée des forces de police locale, la milice territoriale, selon la tactique dite de la tâche d’huile.
Cette tactique se poursuit au moins jusqu’en 1920, et au-delà pour certains secteurs longtemps « régions militaires » (régions de Guiglo-Toulépleu et de Bouna).
La conquête ainsi conduite permet aux troupes coloniales de vaincre successivement les populations :
- Baoulé (février 1909-juillet 1911) ;
- Agni (octobre 1908-décembre 1910) ;
- Attié et Abbey (mai 1909-janvier 1912) ;
- Adioukrou (décembre 1909) ;
- Dida (mai 1908-juin 1913) ;
- Gouro (décembre 1908-juin 1913) ;
- Bété (décembre 1908-juin 1915) ;
- Krou (juillet 1909-février 1913) ;
- Guéré-Wobé (mars 1911-mai 1915) ;
- Dan et Guéré (novembre 1908-décembre 1920)

Face aux dizaines de milliers d’Ivoiriens, l’armée coloniale de conquête a un effectif très faible malgré son accroissement obtenu par Angoulvant : 855 hommes en 1908 regroupés en trois compagnies de tirailleurs plus une brigade de la milice locale ; à partir de 1910, 3400 hommes comprenant 2100 tirailleurs sénégalais et 1300 gardes de police (ou gardes de cercle). Mais l’armement de cette troupe est « moderne » pour l’époque : fusils et mousquetons à chargeur, modèle 1892, même pour les gardes de police ; ration de munitions importante ; et l’artillerie de campagne (canon de montagne surtout) fait son apparition sur les théâtres d’opérations en 1909.
Le tirailleur ou le garde n’est pas toujours chaussé au cours des opérations ; beaucoup vont pieds nus portant au dos toute leur ration. Encadrées par des officiers français depuis longtemps engagés dans les guerres coloniales, soumises à une discipline de fer et entrainées à la guerre en forêt, ces troupes ont un atout majeur, l’unité tactique et de commandement. Elles ont contre elles l’infériorité numérique et une certaine méconnaissance du terrain, lacune d’ailleurs vite comblée par la mise en œuvre de la tactique de la tâche d’huile après 1910.

Le rapport entre forces et faiblesses de ces troupes coloniales est à peu près l’avantage de la stratégie de conquête poursuivie par Angoulvant, malgré les critiques dont il est l’objet dans le milieu des commerçants européens et dans la presse humanitaire métropolitaine. Les pertes subies par l’armée de conquête sont souvent invoquées par le gouverneur pour sa défense : entre 1909 et 1911, on dénombre 97 morts et 445 blessés du côté français (tirailleurs, miliciens et soldats français compris), soit environ le septièmes de l’ensemble des hommes engagés. A l’inverse, et bien qu’il soit aujourd’hui impossible d’évaluer le nombre de victimes ivoiriennes, il semble que les populations aient subies des pertes mille fois plus lourdes. Sans compter les effets secondaires des dévastations (épidémies, famines chroniques, surtout à partir de 19011-1912 et même sur le littoral déjà soumis.

(photo : soumission des chefs Guéré)
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PASquare
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Message par PASquare » août 02, 12 5:47 pm

<font color=brown>Reponse à Son Excellence <b>Mekoo90</b>:</font>
 
Dan et Guéré (novembre 1908-décembre 1920)

Un peuple dur à cuir.
Donc depuis toujours, ce sont des guerriers.



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Re:Fraternite Matin et L'histoire de la CIV!

Message par Dilliwai-Nai » août 02, 12 6:00 pm

La conquête ainsi conduite permet aux troupes coloniales de vaincre successivement les populations :
- Baoulé (février 1909-juillet 1911) ;
- Agni (octobre 1908-décembre 1910) ;
- Attié et Abbey (mai 1909-janvier 1912) ;
- Adioukrou (décembre 1909) ;
- Dida (mai 1908-juin 1913) ;
- Gouro (décembre 1908-juin 1913) ;
- Bété (décembre 1908-juin 1915) ;
- Krou (juillet 1909-février 1913) ;
- Guéré-Wobé (mars 1911-mai 1915) ;
- Dan et Guéré (novembre 1908-décembre 1920)
on comprend pourquoi l'administration coloniale meprise beaucoup les populations de l'ouest.



Dilliwai-Nai
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Re:Fraternite Matin et L'histoire de la CIV!

Message par Dilliwai-Nai » août 02, 12 6:02 pm

Ce n'est pas les dozo saheliens qui sont arreter derriere les Chef Guere la?
comme quoi le dozo-sahelien ne change jamais sa maniere de baisser le djakoto pour les interets occidentaux

(photo : soumission des chefs Guéré)
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