Visite du président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a Paris
(C'est moi qui paie la facture, et j'invite qui je veux. Que celui qui n'a pas 'faim' reste chez lui)
Le 28 octobre 2009 - L'Afrique – et les présidents africains ! – rendent fou… Nouvel exemple hier soir à l'Hôtel Meurice, à l'occasion de la visite du président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Ce dernier qui avait refusé le dîner prévu en son honneur au Quai d'Orsay, a reçu à 20h, le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner.
Dans la foulée, Abdel Aziz a invité le chef de la diplomatie française au dîner qu'il offrait lui-même à l'hôtel. Kouchner accepte mais téléphone immédiatement au secrétaire d'Etat à la coopération, Alain Joyandet. "Puisque je viens, tu n'as pas besoin d'être là" lui dit-il, en substance.
Joyandet réplique qu'il est l'invité personnel du Président mauritanien et demande l'arbitrage de l'Elysée. Le secrétaire général Claude Guéant confirme que les deux peuvent être présents… Au moment de l'apéro, Bernard Kouchner voit arriver l'avocat Robert Bourgi, également invité à ces agapes, avec son épouse. "Enfin, nous nous voyons" lui lance le ministre en lui serrant la main. "Le chef d'escale te salue, Bernard" lui retourne l'avocat, toujours furieux que Kouchner ait déclaré un jour qu'il ne l'avait croisé que sur le tarmac des aéroports. On passe à table avant l'arrivée du Président mauritanien. Les autres convives sont Erard Corbin de Mangoux, patron de la DGSE, Michel Vandepoorter, ambassadeur de France à Nouakchott et Stéphane Gompertz, directeur Afrique du Quai d'Orsay. Plutôt taiseux, Bernard Kouchner se lève brusquement, va voir Alain Joyandet et lui dit: "Je n'assiste pas à ce dîner. Je ne dîne pas avec la Françafrique !". Le ministre est ensuite monté s'excuser auprès du président mauritanien de ce forfait soudain…
Au-delà de ces happenings, toujours aussi ambiancés dans le village franco-africain, Mohamed Ould Abdel Aziz - général-putschiste le 5 août 2008, président élu le 6 août 2009 - peut être très satisfait de sa visite de "travail" à Paris. Fêté par la garde républicaine au Bourget le 27 octobre, le président mauritanien avait, la semaine précédente, reçu chez lui pendant 48h, la visite de Jean-Louis Georgelin, chef d'état-major de l'armée française.
A l'Elysée, Abdel Aziz a eu un long entretien avec Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée avant une audience d'une heure avec le président Nicolas Sarkozy. Ce dernier lui a fait comprendre qu'il était, dés le début, son candidat préféré et lui a promis une aide totale, à commencer par une centrale électrique de 50 MW. La diplomatie énergétique de la France en Afrique n'en est qu'à ses débuts…
La lettre du continent (la lettre des mafieux)