Felicitations aux Rebelles a Bouake, insulte de l'armée nationale a Beoumi Voici pourquoi Alassane est redevenu violent
Source : Le Temps : Dernière Mise à jour : 01/07/2009 (Auteur : )
En
politique, rien n'est gratuit. Pourquoi Alassane Dramane Ouattrara est
passé d'un discours velouté, à l'actuelle posture faite d'agressivité à
la limite de la vacherie ; avec donc des paroles méchantes, destinées à
blesser ? Avant d'égrener les raisons de la nouvelle (?) stratégie de
campagne politique de cet homme, un rappel des faits n'est pas superflu.
Lançant sa campagne à Abobo (commune abidjanaise),
le N° 1 des centristes devenu de façon exceptionnelle candidat à la
présidentielle ivoirienne grâce à l'article 41 de la Constitution,
actionné par Sem. Laurent Gbagbo, Président de la Côte d'Ivoire, en
marge de l'Accord de Pretoria, donnera l'impression d'avoir gagné en
maturité politique. Et surtout en sagesse, pour qui connaît son
parcours en Eburnie depuis son immixtion dans le marigot politique
ivoirien.
En témoigne ses propos : "Je suis pour une campagne électorale
apaisée", "civilisée", "je n'insulterai aucun des candidats à
l'élection présidentielle de novembre 2009". Le disant, Alassane
Dramane Ouattara (Rdr) affichait d'emblée la démarcation avec le Pdci
(son allié de l'opposition). En effet, là où Bédié s'encroûtait dans la
violence verbale, dans les insultes et accusations tous azimuts du
Front populaire ivoirien (parti du président de la République), le
mentor du Rdr jouait la pédale douce. Un ton mesuré. Qui lui vaudra au
sein de la coalition hétéroclite des houphouétistes (Rhdp), moult
salves inamicales. Les partisans du Pdci décrieront sa "pusillanimité"
voir sa "complicité" avec le "camp présidentiel" lorsqu'à une étape de
sa tournée, Alassane dira que "le Fpi n'est pas le seul responsable de
la crise ivoirienne". Allusion faite semble-t-il au parangon de
l'exclusion (Bédié) et à ses séides de l'"ivoirité " .On assistera dès
lors, par presse interposée, à une passe d'armes violentes entre les
camps Alassane et Bédié. Pour les contempteurs du Rdr, ce Ouattara
nouveau était intrigant. Derrière son discours policé, ils y voient un
homme " trop poli pour être honnête ". Ajoutant même que leur candidat
naturel ( Pdci) dont le peuple connaît ses 12 chantiers, ne s'inscrit
pas dans la lignée des prestidigitateurs, qui comme le mentor du Rdr,
sème des "promesses" partout où il passe.
Aujourd'hui, la paix semble revenue entre les partisans du Pdci et ceux
du Rdr. Le binôme Bédié-Alassane conforte sa relation essentiellement
basée sur la violence verbale et physique. Au plaisir des supporters
qui exultent et exaltent dans les colonnes d'un confrère au réveil
renouvelé, cet amour vache. Les dérapages et autres pics lancés
récemment par Alassane en campagne, soulèvent hourras,ici et là.
Pour vendre sa salade à Bouaké, Alassane prend un virage à 180 : "On
n'acceptera pas que l'élection présidentielle prévue en novembre 2009
soit à nouveau reportée…Vous (ex-rébelles) avez pris les armes contre
une personne. C'était pour dire que cette personne n'était pas
véritablement élue démocratiquement. Et qu'elle n'appliquait pas les
principes démocratiques. Et encore que cette personne devrait s'effacer
pour que la démocratie revienne en Côte d'Ivoire. Compte tenu de la
situation qui perdurait vous avez accepté de faire en sorte que la
personne demeure. Et elle est au pouvoir depuis quatre ans sans
élection…" (1)
48 heures plus tard, rebelote ! A propos de l'opération Dignité et du
bombardement de Bouaké (par les Forces armées nationales de Côte
d'Ivoire), Alassane Dramane Ouattara, en campagne électorale à Béoumi,
s'est voulu clair : "C'est un acte barbare et stupide" (2).
La réalité du terrain-le sondage de vérité
La compétition pour la pèche aux voix des électeurs
est ouverte cette année. Car, les Accords de paix signés entre les
belligérants ivoiriens font un point d'honneur à ouvrir le jeu
électoral à tous. Alassane Ouattara n'est pas seul sur le terrain. Il
chasse sur le même espace que Henri Konan Bédié et les autres. Aucun
des alliés du Rhdp n'est prêt à s'écarter au profit de l'autre. Tous
fourbissent leurs armes contre le chef d'Etat sortant. Ce dernier, pas
encore en campagne, sillonne la Côte d'Ivoire pour annoncer la bonne
nouvelle : "la guerre est finie", "la paix est là, à portée de main".
Faisant au passage, de nombreux heureux dont les régions reçoivent de
l'Etat, les instruments de développement qui, jusque-là, leur font
défaut. Des ressortissants de certaines régions du pays à qui on avait
présenté le Président de la République comme leur ennemi juré,
découvrent avec ces visites d'Etat que, ce n'était que de
l'intoxication. Résultat : L'opposition qui rêvait de chasses gardées,
réalise que s'opère à ses dépens, une recomposition politique et
géopolitique.
Les spécialistes en marketing politique, proches du Rdr, qui dans leurs
laboratoires ont façonné le discours de leur leader, pour promouvoir
ses idées et faire valoir ses points de vue afin d'obtenir un marché
(électorat) plus vaste, réalisent avec en tête Alassane lui-même, que
la mayonnaise ne prend pas. Les sondages qu'ils se sont fait réaliser
par des agences spécialisées leur ont donné des résultats largement en
deçà de leurs attentes. Laurent Gbagbo battrait de loin certains, dans
leurs fiefs dits naturels. Ceci explique le changement brusque de ton
adopté à Bouaké et à Béoumi par Ouattara, notamment. Redevenir
agressif, violent, se dit-il, le rapprocherait à nouveau des amateurs
de "grins", des "grenadiers voltigeurs", de la base du parti un peu
désarçonnée par son langage d'avant son périple en "pays baoulé".
Seulement voilà !D'énormes fautes politiques sont commises par les
stratèges de l'ex-Pm d'Houphouët : On ne va pas à la pèche de voix
d'électeurs traumatisés par la crise militaro politique qu'a connue le
pays, en ouvrant, la plaie mal cicatrisée des blessures occasionnées
par des assaillants. Bouaké et ses environs ont souffert le martyr :
Des femmes innocentes, danseuses d'Adjanou, ont été froidement
exécutées. Sans raison ! La chefferie a été humiliée au point de perdre
toute dignité. Des populations ont perdu biens mobiliers et
immobiliers. Alors que toutes ces victimes commençaient, à l'ère de la
réconciliation et de la paix recherchée, à pardonner aux pieds nickelés
leur folie meurtrière, Ouattara vient fendre leur cœur. En les
plongeant à nouveau dans la vallée de larmes, par des propos du genre :
"chers frères des Fn, votre combat était indispensable. Je vous
félicite". (Je vais lui faire regretter cette malheureuse phrase)
Comme pour dire qu'il tuerait père et mère pour devenir président de la République ou simplement candidat à la présidentielle.
Quel ivoirien, digne de ce nom, tomberait en extase face au retour du
tueur en série dont le nom est cité dans les actes de déstabilisation
du pouvoir et de déstructuration du pays depuis ces 20 dernières années
? Le coup d'Etat contre le président Bédié en décembre 1999, qualifié
par son plus grand bénéficiaire de "révolution des œillets", le complot
du cheval blanc (contre le général Robert Guéi), le complot de la
Mercédès noire reconnue par Ib plus tard, le coup d'Etat manqué de
septembre 2002 transmué en rébellion…
Féliciter ses filleuls à Bouaké pour avoir tué les fils de la région
et, rester toujours en pays Baoulé pour verser un pleur, en parlant
d'"acte barbare et stupide", à propos de l'opération dignité que la
communauté internationale a qualifié de "frappe chirurgicale",
ressemble fortement à des larmes de crocodile. Et puis, en jetant ainsi
l'opprobre sur l'armée nationale, Alassane pense-t-il ainsi avoir les
faveurs de ces électeurs ? A la vérité, si Alassane parle, parle, parle
comme il le fait maintenant, c'est que selon les hommes de Dieu, le
Seigneur l'a dévoilé. Son incontinence verbale s'expliquerait aussi,
ainsi.
Douh-L/Patrice
pdouh@yahoo.fr">
pdouh@yahoo.frPs : Affaire à suivre...