In le Nouveau Réveil du 22 avril 2009
"Décès de l`Ambassadeur Sarata Ottro Zirignon Touré, le professeur Dedy Séri fait des révélations : Qui se fie à la France fait le sacrifice de sa vie ", titre à sa Une du mardi 21 mars 2009, le quotidien " Le Temps ". Il n`est point besoin de sortir de l`Academie française pour comprendre que soit le professeur Dédy Séri affirme clairement que c`est la France qui a mis fin à la vie de l`Ambassadeur Sarata Ottro, soit c`est plutôt Le quotidien " Le Temps " qui, par la disposition de sa Une, permet de le penser. Et si le quotidien s`est permis une telle Une, c`est en connaissance de cause. Donc, il s`agit bel et bien d`une " révélation ". Mme Sarata Ottro (paix et repos éternel à son âme), selon le professeur Dedy Séri, a " fait le sacrifice de sa vie " en se " fiant à la France " (pour naïvement, espérer guérir de son mal, alors qu`il y a des pays " amis et philantropes " comme la Chine, l`Afrique du sud, l`Angola, le Rwanda, la Tunisie, etc, qui auraient pu lui sauver la vie). De deux choses, l`une : soit le professeur a une antipathie tellement violente (ce qui est son droit) contre la France, qu`il mélange tout à présent, soit il prend Mme Sarata Ottro pour une ignorante qui n`a rien appris auprès du Président Gbagbo qui est pourtant un historien, en allant s`offrir en " sacrifice " à la France. La France qui a une tradition multiséculaire reposant sur trois piliers : " la ruse, l`hypocrisie et la duplicité ". Mais, on ne fera pas l’injure au professeur en optant pour la deuxième hypothèse. Car, lorsqu`on parcourt sa contribution, on ne voit nulle part un début de preuve qui atteste son affirmation utilisée par le quotidien à sa Une. Il s`agit donc d`une haine envers un pays, qui explose à travers des amalgames dangereux dont aucun Ivoirien n`a besoin en ce moment. La France est un pays indépendant et souverain comme la Côte d`Ivoire qui s`est défendue toute seule. Notre souci n`est donc pas ici, de prendre partie pour elle. Il s`agit plutôt d`attirer l`attention du professeur sur le caractère quelque peu dangereux de ses affirmations, de ses amalgames. On ne peut pas lui dénier le droit de penser ce qu`il veut de la France, mais il n`a pas le droit de tenter à faire croire aux jeunes générations que ce que la Côte d`Ivoire attend d`eux, est de nourrir une antipathie contre la France, car elle serait à la base de toutes les souffrances de la Côte d`Ivoire. Les affirmations du genre : " Les patriotes dignes de ce nom doivent s`imposer un devoir de vigilance permanente et enseigner à leurs enfants, qu`ils ne doivent jamais se fier à la France. Se fier à la France, c`est faire le sacrifice de sa vie " (qu`est-elle donc allé chercher en France notre regrettée Sarata ?), ne sont pas dignes d`un professeur de sa trempe. Enseigner la haine de la France, ce n`est pas ce que le peuple appauvri de ce pays attend de lui. Enseigner la haine de la France, ce n`est pas ce que la Côte d`Ivoire attend de lui. La France a certainement de nombreux péchés. Les dirigeants français, depuis " Charles Martel, 732 " jusqu`à Nicolas Sarkozy, ont sans doute, comme le dit le professeur, posé des actes négatifs à l`égard de l`Afrique, à l`égard de la Côte d`Ivoire. Cela est répété depuis des décennies. Il est peut-être temps que des intellectuels comme Dedy Séri nous disent enfin, quelle est la part de responsabilité des Africains eux-mêmes dans la situation actuelle de l`Afrique. Que le professeur Dedy Séri nous dise quelle est la part de responsabilité des dirigeants ivoiriens dans la situation actuelle de l`école ivoirienne, dans la situation de misère qui est celle du peuple ivoirien, dans la situation de chômage qui est celle de la jeunesse ivoirienne. C`est aussi cela le patriotisme, même si dans l`esprit du professeur, il y a des Ivoiriens qui sont " des patriotes dignes de ce nom " et des Ivoiriens qui sont des " patriotes indignes ". De telles catégorisations fondées, non pas sur des faits, mais plutôt sur des émotions, ne peuvent conduire qu`au chaos. Et c`est peut-être pour attirer l`attention du professeur sur le caractère dangereux de ce genre de reflexion, que Lamartine depuis 1842, avait prévenu : " Il y a deux types de patriotismes : il y en a un qui se compose de toutes les haines, de tous les préjugés, de toutes les grossières antipathies que les peuples abrutis par des gouvernants intéressés à les désunir nourrissent les uns contre les autres…Ce patriotisme coûte peu : Il suffit d`ignorer, d`injurier et de haïr. Il en est un autre qui se compose de toutes les vérités, de toutes les facultés, de tous les droits que les peuples ont en commun…C`est le patriotisme des religions, c`est celui des philosophes, c`est celui des plus grands hommes d`Etat… " A méditer.
ASSALE Tiémoko
ASSALE Tiémoko
L'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire l'aurait invité à une de ses surprises parties en échange d'un tel article en faveur de la France que ce journaliste (?) ne s'y serait pas pris autrement. La France ne serait elle pas suffisamment grande pour se défendre toute seule? RFI, AFP et autres média français ne seraient ils pas suffisamment grands pour défendre la France? Toujours les mêmes plus royalistes que le Roi et à dessein.
Moi ma lecture du décès de Mme Ottro en France est celle décrite ci-dessus par le journal le NR:
Cette brave dame (Paix à son âme) a été d'une naïveté déconcertante à aller se faire charcuter par les médecins français au cours d'une opération bénigne. A t elle seulement mesuré le risque qu'elle prenait ainsi sachant que cette France est d'une hypocrisie au dessus de tout entendement doublé d'un esprit vindicatif sans pareil? Défendre sa patrie comme elle l'a fait dans les heures chaudes de la lutte menée par la France au peuple de CI par pions locaux interposés n'est pas chose facilement digérable par la France. Après ce qui était arrivé au Mali à l'ancien ambassadeur d'Angola en Côte d'Ivoire fervent défenseur de la cause patriote ivoirienne, j'avais pensé qu'au moins la leçon serait retenue par les dignes fils d'Afrique. Que non!
Je parie qu' au premier rhume, M. Gbagbo est tout aussi prêt à se précipiter sous les bistouris de toubibs français pour se faire charcuter au nom de l' "amitié franco-ivoirienne" en laquelle il croit dur comme fer. Parfois je me demande ce qu'il y a dans le coungolo de ceux qui ont atteint de tels sommets dans la gestion de nos Etats africains au point d'être aussi naïfs.