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Laurent Gbagbo: "En 1992, j’étais emprisonné avec mon f

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Kalou
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Laurent Gbagbo: "En 1992, j’étais emprisonné avec mon f

Message par Kalou » nov. 30, 04 4:01 am

  Laurent Gbagbo : “Je suis prêt à me rendre à Dakar…”
Particulièrement en verbe, le président ivoirien a répondu sans détours à nos questions. Du référendum dont on parle à l’élection présidentielle d’octobre 2005, en passant par l’appréciation qu’il a des positions des pays de l’Afrique de l’Ouest, de la France et de la communauté internationale sur la situation dans son pays, il est allé au fond des choses. Il a souligné, au passage, qu’il est en train d’appliquer les accords de Marcoussis même s’il est conscient qu’il s’agit d’un mauvais texte. Il se dit convaincu que la solution à la partition de son pays se trouve dans les institutions qu’il s’est librement choisies.

“Le Soleil” : Monsieur le Président, votre accession à la magistrature suprême, en 2000, a été le couronnement d’une longue carrière politique, en particulier dans l’opposition. Quatre ans après, êtes-vous d’avis que vous êtes en train d’appliquer le programme à partir duquel le peuple vous avait fait confiance?
Laurent Gbagbo : Ah non ! Ça c’est le moins qu’on puisse dire. Le programme pour lequel j’ai été élu, je l’ai exécuté seulement en deux ans. Quand je suis arrivé, il y avait une crise de confiance entre la Côte d’Ivoire et les institutions financières internationales. En deux ans, on a ramené le Fmi, la Banque mondiale, la Bad, l’Afd et nous avons même poussé le culot en ouvrant avec la Banque islamique de développement. Il y avait les séquelles de la crise qui a commencé, en 1999, avec le coup d’Etat. J’ai organisé le forum de la réconciliation nationale pour permettre aux gens de se parler en privé. Cela a duré trois mois ; en direct à la radio et à la télévision pour que nul ne se sente censuré. Ces choses n’étaient pas inscrites dans mon programme, mais il fallait le faire parce qu’il fallait créer les conditions de développement. Nous avons également rendu la filière café-cacao aux paysans ; c’était clairement notre souhait même si les modes de transfert du pouvoir de l’Etat aux paysans étaient difficiles. Mais, nous l’avons fait. Nous avons commencé à appliquer notre politique de décentralisation en créant notamment les Conseils généraux de département. Plus exactement, nous étions au début de notre politique de décentralisation. Parce qu’il restait à conclure la communalisation totale du pays et à créer les régions, chaque instance ayant sa vocation et son mode de financement. Nous avions commencé à rendre l’école obligatoire et gratuite. Nous n’avons pas commencé par la loi, mais plutôt par des essais en distribuant des livres à tous les enfants qui vivent en Côte d’Ivoire quelle que soit leur nationalité, pourvu qu’ils appartiennent à l’école publique. Nous l’avons fait pendant deux ans. Nous avons rendu l’uniforme non obligatoire parce cela me semble injuste que des parents soient obligés d’acheter des uniformes au lieu d’aider les enfants à étudier. Nous avons fait voter la loi créant l’assurance-maladie universelle. C’était une première en Afrique ; les statuts des préfets ont été refaits, ceux des policiers aussi. Nous avons aussi rendu justice aux enseignants qui avaient deux salaires différents selon l’année de leur recrutement, une aberration de plus des régimes passés. Des appels à candidature ont été faits pour des postes comme celui de directeur général des douanes, du Trésor, des Impôts, etc. C’est après tout ça, pendant que les entreprises étaient euphoriques – selon les calculs du Fmi, l’année 2002 devait s’achever avec une croissance positive de 3,5% après une croissance négative de -2,3%, que l’on nous a attaqués, que la guerre a commencé. Je ne peux pas dire que pendant la guerre, il n’y a plus mon programme. Mais, je mets la Côte d’Ivoire debout même si la guerre a mis fin au programme pour lequel j’ai été élu et pour lequel je fais la politique.

L.S. : N’avez-vous pas le sentiment que ce blocage ou plus exactement cette guerre était prévisible au sens où quand vous étiez impliqué dans les joutes électorales, une partie importante de la communauté s’est sentie exclue ? Et si oui, est-ce qu’il était dans votre intention de faire revisiter par la suite la constitution, notamment en son article 35 qui fixe les conditions d’éligibilité ?
L.G. : Mais ça, ce n’est pas mon problème. Il faut regarder la loi. Moi j’ai fait la politique depuis longtemps. Je ne sais plus depuis quand. Mais, je sais avec précision que depuis décembre 1969, j’ai participé à la création de la première organisation qui est devenue aujourd’hui le Fpi, en passant par des mutations organisationnelle, idéologique et formelle. Combien de fois nous, avons-nous été exclus ? Pour autant, nous n’avons pas fait la guerre. Quand on parle des années Houphouët, nous, nous étions en prison. Mon père était en prison, moi-même, mon épouse, mon fils, sans compter l’oncle de ma mère. J’estime que dans la politique d’un Etat africain, rien ne justifie qu’on prenne les armes pour agresser son pays. Surtout qu’on vient d’avoir à la présidence de la République, le seul, probablement, qui peut aplanir toute cette société. On a été exclus, nous, pendant quarante ans. Avons-nous pour autant, une seule fois, pris les armes ? Il ne faut pas chercher à trouver le moindre justificatif quant à la prise des armes. On peut penser, sentir qu’on est brimé, mais sans prendre les armes. En 1992, j’étais emprisonné avec mon fils. Ma voiture était brûlée et ma maison cassée. C’est parce que je n’ai pas pris les armes que j’ai été élu plus tard.

L.S. : Monsieur le Président, si votre légitimité au pouvoir est incontestable, est-ce qu’il ne convient pas, malgré tout, de prendre en charge la réalité politique qui se traduit par une partition de votre pays ?
L.G. : Oui, mais la partition du pays veut dire quoi ? Moi je dis que ceux qui nous ont conduits à la partition du pays ont tort. Et le problème aujourd’hui ne se pose pas en plusieurs termes. Les institutions de la République fonctionnent toutes. Il faut faire en sorte que leur effet s’applique à l’ensemble du territoire ivoirien. C’est à l’intérieur de la Côte d’Ivoire et dans le cadre de ses institutions que nous pouvons rechercher à soigner les maux du pays. En dehors, quiconque me propose des solutions qui se placent hors de nos institutions, je dis non d’avance. Parce que c’est la manière la plus sûre de faire mourir le pays, et par extension tous les autres Etats africains. Puisque beaucoup pensent que ce qui se passe chez nous, nous concerne nous seuls, Ivoiriens. Mais, c’est un problème africain. Mon devoir est de répondre aujourd’hui devant l’Afrique de mon attitude dans cette guerre. Oui, il y a une partition du pays. Je veux que cette partition prenne fin. J’en essaie toutes les voies, mais j’affirme en même temps que la solution se trouve à l’intérieur des institutions, à l’intérieur des règles que les Ivoiriens se sont donné eux-mêmes.

L.S. : Est-ce à dire que vous n’accordez aucune importance aux accords de Marcoussis et d’Accra III ?
L.G. : Si, j’applique Marcoussis même si je trouve qu’il est un mauvais texte. Que c’est même un texte dangereux. Et je le répète chaque fois que j’en ai l’occasion. Mais, je l’applique parce que, personnellement, je n’en ai pas peur. Mais je dis que c’est dangereux et que c’est mauvais pour que tous les Africains comprennent qu’il faut que ce soit la dernière fois que les Africains, au lieu de régler leurs problèmes entre eux, aillent chercher des solutions à l’extérieur ; et qu’on leur demande de modifier leurs règles avec un fusil sur la tempe. C’est inacceptable en droit, mais surtout en dignité. Mais, comme c’est le seul remède qu’on m’a présenté pour mon pays, je l’exécute. Mais, en même temps, je réaffirme que ce texte et cette méthode sont dangereux. Je le dis pour les Africains, pas pour moi. Moi j’ai déjà fini Marcoussis, sans risque pour ma carrière politique ; ce n’est pas grave. Ceci dit, j’ai fini d’appliquer Marcoussis en tant que Chef d’Etat et en tant que président du Conseil des ministres. Il reste la partie parlementaire qui sera achevée d’ici le 17 décembre.

L.S. : Si vous n’entrevoyez pas d’autre solution que dans le cadre des institutions et les règles nationales, n’est-ce pas là une manière de minorer un peu l’apport de la communauté internationale, singulièrement à travers le Conseil de sécurité, mais également la France qui, malgré tout, est un partenaire privilégié, au moment où l’on vous accuse d’une tentative de rapprochement avec les Etats-Unis?
L.G. : Ce n’est pas ça le problème. J’ai dit que je n’entrevois pas de travailler en dehors des règles que la Côte d’Ivoire s’est données. Mais, aucun texte du Conseil de sécurité ne nous a demandé de sortir de nos textes. Au contraire, chaque résolution du Conseil concernant la Côte d’Ivoire commence par l’affirmation de la souveraineté de la Côte d’Ivoire et de l’unité nationale. Donc, moi je suis à l’aise pour examiner tout ce qui suit.

L.S. : A vous entendre parler, on voit en vous un panafricaniste convaincu. Aujourd’hui, quelle est, selon vous, la meilleure voie quant à l’intégration politique et économique de nos Etats ?
L.G. : J’étais justement en train d’écrire un livre sur l’intégration ouest-africaine et je ne l’ai pas terminé à cause de cette guerre (rires) et tous les spécialistes à qui j’ai demandé leur avis m’avaient déjà fourni leurs éléments. Je devais conclure quand cette guerre est intervenue. Je crois que les Africains, parce qu’ils sont pauvres, parce que leurs Etats sont pauvres, oublient les capacités qu’ils ont pour aller de l’avant. Je veux dire : on est pauvre, mais on n’est pas handicapé. Si on est handicapé, c’est qu’on a un organe qui ne fonctionne pas ou qui fonctionne mal. Il nous faut chercher la voie de la création des richesses. On peut s’associer avec les pays les plus développés et on doit le faire. Mais, il y a un certain nombre de problèmes qu’il nous faut régler d’abord. Par exemple, ce problème qui s’est posé en Côte d’Ivoire ne le serait pas si l’Afrique de l’Ouest avait la capacité de m’aider à balayer cette rébellion en trois ou quatre jours.

L.S. : Mais en quoi faisant ?
L.G. : En intervenant militairement. Mais, on se posait la question de savoir qui va nourrir les troupes, etc. Parce que chacun voulait qu’un pays riche paie. C’est toujours le problème. Ceci dit, nous devons chercher à créer un marché, le marché. Il y a deux exemples : chinois et européen. La Chine est programmée pour être sinon la première, du moins la seconde puissance économique du monde d’ici à 20 ans. Pourquoi ? Elle a 1 milliard 500 millions d’habitants. C’est tout. Ils ont la créativité, un marché avant de se mettre même en mouvement. La moindre affaire en Chine est plus qu’une grande affaire en Côte d’Ivoire. La Chine a l’avantage de pouvoir compter sur son marché intérieur d’abord. Alors, quand elle cherche à exporter, elle cherche à étendre son marché intérieur. Je veux dire que si vous n’achetez pas à l’intérieur, l’entreprise ne ferme pas. Or, dans nos micro-Etats, dès qu’on n’achète pas à l’extérieur, on est asphyxié. L’indépendance, c’est aussi ça. C’est pourquoi, en Afrique de l’Ouest au lieu de faire des discours incantatoires chaque 3, 4 mois ou chaque année, on ferait mieux de poser des actes concrets visant la création d’un marché véritable.

L.S. : Pensez-vous que les conditions pourront, à très court ou à moyen terme, être réunies pour que l’élection présidentielle prévue en octobre 2005 se tienne ?
L.G. : Ah oui. C’est pourquoi je réclame le désarmement maintenant. Si nous désarmons les rebelles aujourd’hui, nous avons le temps d’organiser les élections.

L.S. : Et aux plans matériel et financier ?
L.G. : Aussi.

L.S. : Des ressources propres, internes ?
L.G. : Ceux qui veulent nous aider nous aideront. Mais, si on ne veut pas nous aider on trouvera. Ce qu’on oublie, c’est qu’ici, en Côte d’Ivoire, nous avons les listes électorales pour les élections qui se sont déroulées en 2002. Toutes les listes électorales de tous les villages existent. On les a conservées dans les mémoires des ordinateurs. Il suffirait aujourd’hui de nettoyer les listes. De rayer ceux qui sont morts et d’ajouter ceux qui ont l’âge de 18 ans.

L.S. : Etes-vous préalablement favorable à ce qu’il y ait un référendum pour que tout le monde puisse se présenter ?
L.G. : Mais moi, je n’ai pas à être favorable ou pas. Ce débat m’agace parce qu’il n’a aucun sens. C’est le point sur lequel je n’ai pas d’avis à donner. La Constitution prévoit elle-même le mode de modification de cette constitution. Ce n’est pas une question de Gbagbo ni de ceci ou de cela. Il faut que le texte modificatif soit soumis aux députés. S’il est voté aux deux tiers, alors on l’amène au référendum. C’est tout. Moi, qu’est-ce que j’ai à faire ?

L.S. : Vous partagez avec le président Wade un long séjour dans l’opposition avec votre accession à la magistrature suprême. Vous arrive-t-il d’échanger ?
L.G. : J’estime qu’entre le président Wade et moi, il y a eu juste des incompréhensions quant à l’analyse de cette crise. C’est pourquoi je n’en dirai pas plus.

L.S. : Peut-être qu’un voyage à Dakar sera une bonne occasion de discuter profondément ?
L.G. : Vous convenez avec moi qu’avec ce qui se passe, il y a des priorités là (rires). Mais je suis prêt à me rendre à Dakar.
Propos recueillis par Mamadou Seye(envoyé Spécial à Abidjan) (in “Le Soleil” du lundi 29 novembre 2004)



Adou

merci

Message par Adou » nov. 30, 04 10:14 pm

Merci mon président , je comprend maintenant pourquoi etant moi même militant du PDCI , mais je vous aime dépuis que j'ai compris votre politique .


Que Dieu vous garde longtemps parmi nous afin que vos petits enfants que nous allons mettre au monde vous connaisses eux aussi car pour moi vous êtes un grand homme.




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